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18 novembre 2001 7 18 /11 /novembre /2001 10:11

De : Ze Bath Leurre

Date :  Dimanche 18, Novembre 2001  10:11
Objet :  Détournement de Verlaine, mais...

 

... tout d'abord une introduction (ça s'impose!) :

 

Chers Zami(e)s Zavatars,

En ce 18 novembre de l'an de garce 2001, j'ai beaucoup hésité à vous livrer 

le détournement de poème qui suit. C'est vrai, quoi ! on a beau rigoler, y a 

des limites (dont on se fout éperdument dès qu'ça mousse dans les hanaps !).

Enfin bref, le pépin, c'est que choisir Verlaine c'est déjà délicat mais 

choisir "il bacio" qu'est un de ses poèmes les plus accomplis, ça devient un 

sacrilège !

(je relis une fois ma phrase rien que pour le frisson que me procure le 

dernier mot... hmmmm)

D'aucuns diront que ce pauvre Verlaine qui maniait les mots avec tant de 

grâce et les images avec tant de pureté, se retournerait dans sa tombe aux 

Batignolles en lisant ce détournement.

Premièrement, si un peu plus d'un siècle après ma mort on détourne mes 

poèmes, j'espère bien qu'un de mes os se dressera encore pour laisser gicler 

un petit feu follet de plaisir !

Deuxièmement, j'ai bien relu Verlaine pour l'occasion, et franchement c'était 

pas un enfant de coeur côté gaudriole... à voile où à vapeur... et si vous 

avez des scrupules à lire mon détournement, relisez d'abord les poèmes de 

Verlaine regroupés sous les titres  "femmes" et "hombres"...

Tiens, deux extraits :

" Je veux m'abstraire vers vos cuisses et vos fesses,

Putains, du seul vrai Dieu seules prêtresses vraies,

Beautés mûres ou non, novices ou professes,

Ô ne vivre plus qu'en vos fentes et vos raies ! "

(Verlaine, "ouverture" in Femmes)

 

"Gland, point suprême de l'être

          De mon maître,

     De mon amant adoré

Qu'accueille avec joie et crainte,

            Ton étreinte

   Mon heureux cul perforé... "

(Verlaine, "balanide", in Hombres)

 

Et puis n'hésitez pas non plus à relire son fameux "sonnet du trou du cul" , 

poème écrit à deux dos -si je puis dire- avec son ami Rimbaud:

(taper "sonnet du trou du cul" dans Google, ou autre moteur de recherche, et 

vous aurez un choix considérable de liens vers ce poème)

 

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

mais place au détournement à présent

 

le poème de référence :

 

       IL BACIO

 

    Baiser! rose trémière au jardin des caresses !

    Vif accompagnement sur le clavier des dents

    Des doux refrains qu'Amour chante en les coeurs ardents

    Avec sa voix d'archange aux langueurs charmeresses !

 

    Sonore et gracieux Baiser, divin Baiser !

    Volupté non pareille, ivresse inénarrable !

    Salut ! l'homme, penché sur ta coupe adorable,

    S'y grise d'un bonheur qu'il ne sait épuiser.

 

 

    Comme le vin du Rhin et comme la musique,

    Tu consoles et tu berces, et le chagrin

    Expire avec la moue en ton pli purpurin...

    Qu'un plus grand, Goethe ou Will, te dresse un vers classique.

 

    Moi, je ne puis, chétif trouvère de Paris,

    T'offrir que ce bouquet de strophes enfantines :

    Sois bénin et, pour prix, sur les lèvres mutines

    D'une que je connais, Baiser, descends, et ris.

 

       (Verlaine, Poèmes Saturniens)

 

.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-

le détournement :

 

 Baiser, grosse crèmière, le ravin de tes fesses !

 Snif ! ah le grognement qui te vient du dedans !

 Tes coups d' reins glamours tentent les lécheurs ardents.

 Avec ça mon dard change de longueur maîtresse.

 

 Sonore et graveleux baiser, coquin baiser !

 Volupté sans pareille, ivresse inénarrable !

 Salaud ! l'homme, épanché sur ta croupe abordable,

 S'y grise d'un bonheur qui le laisse épuisé.

 

 Comme ell' lève les reins et comme la mus(e) nique !

 Tu convoles puis tu lèches et puis ton groin

 Aspire avec les joues ton pli plein de purin...

 Qu'un plus porc, Georges ou Bill, te verse un verre et chique.

 

 Et moi je jouis, rétif trou vert de Paris,

 D'offrir le bout d' ma queue, en défroquant Fantine :

 Sois bénie, je t'en prie, que tes lèvres lutinent

 Burnes, queue, jeune conn(e) baisée sans un répit.

 

Ze Bath Leurre

> bons vents à tous !

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