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6 mars 2001 2 06 /03 /mars /2001 11:17

De :  le Zappe
Date :  Mardi 6, Mars 2001  11:17
Objet :  Re : TR:

-
Lebateleur2 a écrit
> Pourrais tu maintenant nous faire
> (je sais que cela ne se demande pas,
> mais je suis parvenu à désapprendre les bonnes manières)
> une explication de texte
>
> ou un petit comme en terre
>
> ou au moins nous dire
> "aqua tue pan ! C " ?
> lorsque l'arène t'es venue au bout de la touche ? (quelle arène ?)
>
> Luc


Luc,
Je t'attrape au vol. Tu me prends un peu à froid et j'aurais du mal à
te fournir une réponse digne d'intérêt, il me semble. J'éprouve les
pires difficultés à écrire en prose, par exemple, à expliquer. Je
suis plus instinctif que cérébral. Je n'ai strictement rien d'un
intellectuel, pour la simple raison que je suis incapable de penser
de façon abstraite (l'influence des langues germaniques?).

Ce qui m'a attiré, d'abord, dans le site, c'est sa dénomination:
CirqueZavatars. C'est déjà tout un programme, l'intitulé propose en
soi un tas de possibilités. Je ne peux pas dire que je suis un grand
amateur de cirque, des chapiteaux, etc. mais, à mes yeux, le cirque,
c'est la vie de tous les jours, c'est toutes les conneries qui
déferlent sur les ondes, les politicards, les personnes publiques,
les marchands de couleuvres, de soupe et autres salades. Au lieu de
m'arracher les cheveux chaque fois que je vois ou entends des trucs
gerbants, je préfère en rire. Zavatars, c'est le mot qui a fait tilt.
Surtout "avatars" plutôt que le grand Achille, d'ailleurs.
 
Tout se transforme. Je suis un fana de Queneau, qui est mon poète
favori depuis plus de 30 ans (avec Cesare Pavese et Tristan
Corbière). J'aime travailler avec un matériel de base limité,
quelques mots, deux ou trois possibilités associatives, un tiroir ou
deux, et je me dis qu'à partir de ces broutilles, il serait
intéressant (pour qui?) d'échafauder un édifice (un édicule) qui
tienne debout sans pour autant utiliser quatre tonnes de ciment, mais
des pierres qui s'imbriquent entre elles avec une certaine précision,
mais sans rechercher à faire passer quelque message, morale,
philosophie ou idée que ce soit. Rien que la matière brute, le mot et
ce qu'il peut suer, suggérer, avec une touche d'absurde...

Souvent, le poème (le texte) se construit de lui-même et m'entraîne
là où, deux lignes avant, je ne savais justement plus où aller. En
fin de compte, l'auteur s'efface, il n'est que l'instrument
correcteur d'un cheminement, pas automatique, mais qui progresse
inexorablement.

Il est bon que, de temps à autre, l'un de mes (rares) lecteurs me
pose des questions embarrassantes (pas gênantes, mais il faut que je
me secoue le fond de la cafetière pour y répondre), parce que ça
m'oblige à vouloir en savoir un peu plus.

Dans tout poète s'agite un démiurge. Faut pas pour autant se prendre
pour Dieu le Père, comme certains auteurs (belges) que je connais. Je
dis (belges) parce que j'ai beaucoup fréquenté certains milieux
littéraires, ce qui m'a valu de sacrées parties de rigolade, et pas
qu'intérieure...

Pendant des années, j'ai écrit en vers libres, mais depuis deux ou
trois ans, je reviens à une forme plus classique d'écriture, qui se
prête plus aux jeux de mots (j'aime les rimes qui surprennent), à
l'humour, à la parodie, etc.

Voilà, tout cela est très décousu. Je ne t'ai pas expliqué où je
voulais en venir avec ce texte. Je tâte aussi de la poésie "semi"-
automatique (une fois la rafale partie, je trie les douilles). Trop
de déchet. Parfois aussi trop virulent.

Je te laisse. Ce qui me plaît, aussi, c'est d'être tombé sur un
interlocuteur aussi redoutable que toi. Ca stimule... Si j'attrape
une méningite, je saurai d'où elle vient.

Clin d'oeil, et à tout à l'heure.

JMF.

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