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28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 13:14

De manière aussi unilatétale qu'arbitraire, je viens de créer la rubrique "Ma critique" qui me permettra de vous donner mon avis sur des bouquins, des films, des spectacles... Pour commencer, un film de Guédiguian

Lady Jane

Pour plus de détails sur ce film, voir sur le site Allociné

    C’est un  polar que les journalistes de presse, qui voient midi à leur porte, pourraient qualifier de crépusculaire, sous le haut patronage de la déesse Némesis. Et des fois que l’on n’ait pas compris que le thème essentiel du film est celui de la vengeance, avant le générique de fin une citation s’affiche plein écran concernant ce ressentiment dont on dit qu’il se mange froid. Grosso modo elle disait « Celui qui cherche à se venger est comme une mouche qui s’agite devant une vitre et qui ne voit pas que la fenêtre est ouverte ». D’abord, si c’était aussi simple, on n’aurait pas besoin de Baygon Jaune. Ensuite, je me méfie des citations dans la mesure où la prétendue universalité de leur propos sert fréquemment à donner une profondeur à quelque chose qui en manque. Et puis cette citation est suffisamment vague pour que tout le monde y trouve son comptant en fonction de sa morale personnelle.

    Sans dévoiler l’histoire, il s’agit d’une vengeance à double détente se fondant sur des événements qui se sont déroulés deux ou trois décennies plus tôt. On a donc à faire à un trio de cinquantenaires qui repique au jus. Le problème, c’est que l’on n’y croit pas… Certes le scénario en vaut un autre, mais Guédiguian est aussi à l’aise dans le polar que Gérard Depardieu dans le rôle d’un petit rat de l’Opéra. Et puis Darroussin,  Ascaride et Meylan, ses acteurs habituels, sont une erreur de casting : les films de Guédiguian, dans lesquels ses trois acteurs fétiches jouent, sont tous situés dans le registre c’est-pas-nous-les-méchants. De fait, ce sont d’habitude des prolos simples (mais attention, empreints de dignité, faut pas déconner, hein !) qui sont soumis aux mêmes pulsions, émotions, que les riches, sauf que eux, il n’y est pas question d’argent, c’est ce qui fait leur grandeur, pour ne pas dire leur honneur.

    Dans Lady Jane, ils sont carrément hors-jeu et on n'en a rien à foutre de ce qui leur arrive.

    Les vingt dernières minutes sont franchement ridicules : il faut mettre un terme au film et pour ce faire, chaque personnage agit de façon édifiante quant à son avenir. Je sais, bien que l’on soit sur le Net, je reste flou. Mais ma démarche est volontaire car même si ma critique paraît négative, je vous engage à aller voir le film, ne serait-ce que pour connaître votre avis. Pour cette raison, j’évite d’en dire trop sur l’histoire, d’autant qu’il s’agit d’un polar.

    La presse a été plutôt indulgente avec ce film : on ne sabre pas impunément un cinéaste « social ». Je pense toutefois que ce metteur en scène reste englué dans cette appellation, certainement parce que lorsqu’il change de registre (Le Promeneur du Champ de mars, Lady Jane) il réalise des films très moyens, pour ne pas dire médiocres.

Michel Tournon

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