Voici un poème que Victor Hugo a écrit 24 avril (sans mention de l'année) :
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LES CHANSONS DES RUES ET DES BOIS
RELIQUAT
LES CHANSONS DES RUES ET DES BOIS
Certe, ô solitude,
Je suis l'homme rude,
Le songeur viril ;
Mais puis-je répondre
De ce que fait fondre
Un rayon d'avril ?
L'âme, ô lois obscures,
A des aventures ;
Je vis absorbé,
Pensée irritée,
Comme Prométhée,
Comme Niobé ;
L'aspect de l'abîme,
La haine du crime,
L'horreur, le dédain,
Mettent dans ma bouche
Un souffle farouche ;
Mais parfois, soudain,
Une strophe passe,
Emplissant l'espace
D'ébats ingénus,
Et m'arrive, ailée,
Fraîche dételée
Du char de Vénus.
Victor Hugo - 24 avril