13 mai 2006
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Voici un poème que Victor Hugo a écrit un 13 mai :
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LA LEGENDE DES SIECLES
XLIX - LE TEMPS PRESENT
- II -
Tout était vision sous les ténébreux dômes ;
J'aperçus dans l'espace étoilé trois fantômes ;
Les deux premiers très loin et le dernier plus près.
Le premier spectre dit : -- Mané Thécel Pharès.
Son doigt levé montrait l'obscurité maudite ;
Il ressemblait au sphinx monstrueux qui médite
Dans Assur, accroupi parmi les dieux camards.
Le second murmura ce mot : -- Ides de Mars.
Et le troisième esprit cria : -- Quatre-vingt-treize.
Devant mes yeux erraient des lueurs de fournaise ;
Et, par je ne sais quel étrange changement,
Chacun de ces trois mots, au fond du firmament,
Etait une des trois syllabes redoutables
D'un mot autre, écrit par Aaron sur les tables,
Et que, longtemps avant que Jésus triomphât,
Les gouffres répétaient aux gouffres : -- Josaphat.
Victor Hugo - Vendredi 13 mai 1859
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LA LEGENDE DES SIECLES
XLIX - LE TEMPS PRESENT
- II -
Tout était vision sous les ténébreux dômes ;
J'aperçus dans l'espace étoilé trois fantômes ;
Les deux premiers très loin et le dernier plus près.
Le premier spectre dit : -- Mané Thécel Pharès.
Son doigt levé montrait l'obscurité maudite ;
Il ressemblait au sphinx monstrueux qui médite
Dans Assur, accroupi parmi les dieux camards.
Le second murmura ce mot : -- Ides de Mars.
Et le troisième esprit cria : -- Quatre-vingt-treize.
Devant mes yeux erraient des lueurs de fournaise ;
Et, par je ne sais quel étrange changement,
Chacun de ces trois mots, au fond du firmament,
Etait une des trois syllabes redoutables
D'un mot autre, écrit par Aaron sur les tables,
Et que, longtemps avant que Jésus triomphât,
Les gouffres répétaient aux gouffres : -- Josaphat.
Victor Hugo - Vendredi 13 mai 1859