De : Michel
Date : Samedi 28, Avril 2001 11:31
Objet : Re: [CirqueZavatars] Murphy
Donc, une des lois de Murphy prévoit qu'une tartine beurrée tombe forcément
à terre côté beurre. Par ailleurs, lorsque l'on balance un chat par la
fenêtre, on dit qu'il retombe toujours sur ses pattes. Intéreson-nous à la
problématique suivante :
Si on attache une tartine beurrée sur le dos d'un chat et qu'on jette
le tout en l'air, de quel côté l'ensemble touchera-t-il terre ?
Manquant de pratique, j'estime personnellement que l'ensemble, soumis à des
forces contraires, devrait s'immobiliser à mi-parcours en tournant sans
cesse autour d'un axe horizontal passant entre le chat et la tartine (la
tartine criant : moi d'abord, puis le chat : non c'est moi etc.), en
perpétuelle lévitation tel un moine tibétain ; attention, je ne dis pas que
les moines tibétains lévitent grâce à une tartine beurrée ficelée sur leur
dos : tout le monde sait que le beurre de yack se consomme rance et qu'il
romperait l'équilibre fragile de la lévitation. Cette erreur fut d'ailleurs
commise par
un moine au J.O. de Lassah. Le pauvre concurrent n'obtint que la médaille de
bonze, ce qui n'est déjà pas si mal pour un petit pays comme le Tibet. La
bande dessinée d'Hergé « Tintin au Tibet » raconte l'histoire
de ce pauvre moine qui a laissé la médaille d'or lui filer sous le nez.
Mais bon, foin de digression. Vous devez penser « il a encore bu » et que l'
ensemble devrait s'écraser à terre façon purée de matou sur pain Jacquet. Et
là, je réponds non ! Les choses ne sont pas si simples. Pour preuve, une
autre question : imaginez que l'on creuse en transperçant la terre du Pôle
Nord au Pôle Sud (façon vide-pommes). On jette ensuite un caillou dans ledit
trou : où le caillou va-t-il s'arrêter ? Ah, on ricane moins maintenant ! J'
attends vos réponse et d'éventuelles excuses.
À défaut d'expérimentation personnelle, on peut toujours se référer aux
articles de presse paraissant dans différents journaux du monde entier. Il
ne se passe pas un jour sans qu'un imposteur affirme de façon péremptoire
avoir trouvé la réponse à ce problème. Je l'affirme haut et fort : ce sont
des falsificateurs !
En janvier 1985, John Canari, à Melbourne effectua l'expérience indoor et
conclut : « l'ensemble reste collé au plafond ». En fait, cet abruti était
myope et avait utilisé un kangourou à la place d'un chat !
Octobre 1988 : les frères Ted et Bill Oukoi recommencent l'expérience dont
le résultat stupéfie tous les journalistes présents car le chat retombe sur
ses pattes. La nouvelle se répand dans toutes les universités. Seul le
professeur John Devantmarronderrière mit à jour la supercherie en passant au
ralenti la vidéo de CNN : on distingue parfaitement, alors que l'
ensemble est dans les airs, le chat se retourner pour avaler goulument le
beurre de la tartine. Les frères Oukoi avaient utilisé un chat
contorsionniste emprunté au cirque Barnum. Un hoooouuu de désapprobation
pour les Oukoi's brothers !
Mars 1992, dans le New Hampshire. Le temps est sinistre. Les corbeaux
croassent dans la mélasse de la pétasse (rubrique poésie d'un journal
scolaire). La jeune Sarah (qui d'habitude joue sur la berge du ravin) tente
l'expérience et rebelotte, le matou retombe sur ses patounes ! Il fallut
tout l'ingéniosité d'un chimiste incrédule pour démontrer que Sarah avait
utilisé du beurre allégé. Honte à la perfide Albion.
Nous passerons rapidement sur les falsificateurs grossiers :
- Celui qui balance le tout par la fenêtre alors qu'il habite le
rez-de-chaussée.
- Celui qui sournoisement avait d'abord arraché une patte à la pauvre bête,
pour rompre l'équilibre de l'ensemble.
- Celui qui avait peint la tartine beurrée en trompe-l'oeil.
La question reste donc toujours posée et je vous engage vivement à vous
intéresser à cette problématique en publiant votre contribution sur cette
liste.
Et n'oubliez pas : la liberté, c'est ce que vous permet de faire la longueur
de la laisse.
Michel Tournon