Ce matin sur France Inter, Yann Queffelec était venu vendre son dernier livre « Le Dictionnaire amoureux de la Bretagne ». Avec un nom pareil, il aurait dû écrire « Le Dictionnaire amoureux d’EDF », mais je m’égare… Selon lui, les Bretons sont les plus beaux, les plus intelligents, parés de toutes les qualités, ils ne sont pas machos et c’est l’iode maritime qui les enivre pas l’alcool. La langue bretonne (patois serait plus exact) est la plus belle, sans parler des paysages exceptionnels et de la lumière unique caractérisant la terre bretonne.
Ce genre de discours m’est de plus en plus insupportable. Bientôt on va nous dire que Saint Louis ne rendait pas la justice sous un chêne mais un chouchen, que le beurre salé est incomparable pour la sodomie et qu’une portion de kouign aman représente moins de 0,002 calories !
Personnellement, le seul regret que j’aurais si on rayait la Bretagne de la carte concernerait l’absence d’huitres belons et d’andouille de Guéméné. Franchement, un pays qui ne produit pas de vin ne mérite pas d’exister !
Et pour clore l’émission, le chantre de la bretonnitude s’est fendu d’un « kenavo ! ». Monsieur Queffelec, vous n’êtes qu’un usurpateur : « La Lune dans le kenavo » est un livre de David Goodis !
Si Queffelec était né à Tourcoing, il nous ressortirait le même panégyrique cuisiné à la sauce maroilles arrosé d’une pinte de Jupiler, ce qui démontrerait l’inanité de ses propos et de ceux qui se liquéfient d’émotion quand ils évoquent leur terre natale.
Mais, Michel, m’objectera-t-on (laveur), avoir des racines, c’est important… Je réponds que je n’appartiens pas au règne végétal et que je possède des jambes et non des racines. Lesdites jambes me permettent d’aller où je veux quand je le veux et grâce à elles je peux apprécier la diversité du monde qui m’entoure.
La revendication de ses racines est à la base du nationalisme et de toute ses dérives. Et à propos des imbéciles heureux qui sont nés quelque part, n’oublions pas tonton Georges qui défend les mêmes idées que moi (à moins que ce ne soit l’inverse).
Michel Tournon