Les homosexuels ne se reproduisent pas entre eux et pourtant ils sont de plus en plus nombreux. Cet aphorisme attribué à Coluche aurait permis à Darwin de conclure que l’homosexualité est un fait acquis et non inné. Mais bon, n’ouvrons pas la boîte de Pandore tant il est très inconvenant de chercher à connaître l’origine des orientations sexuelles : on pourrait découvrir des certitudes en complète contradiction avec l’idéologie dominante ; si un jour on apprenait les raisons pour lesquels un enfant devient hétéro ou homo, les parents pourraient en quelque sorte choisir et mettre en œuvre la stratégie adéquate pour élever leur enfant selon leur souhait. J’en frémis d’avance.
Pour en revenir à l’aphorisme initial, il faut bien admettre qu’il est de moins en moins vérifié, puisque toutes les techniques de reproduction et de parentalité permises actuellement et à venir tendent à prouver le contraire : les homosexuel(le)s se reproduisent, l’actualité nous en rebat les oreilles en permanence.
Ces changements aboutiront à un nouveau jeu des 7 familles, dans lequel les cartes seront fatalement redistribuées.
Sur le site du Nouvel Observateur, Michel Onfray analyse cette nouvelle donne au crible de la doxa freudienne, en se référant aux textes fondateurs du Maître concernant l’homosexualité et l’existence du Complexe d’Œdipe. Pour adapter l'homosexualité "moderne" aux textes fondateurs du cocaïnomane viennois, les thuriféraires devront produire un numéro de contorsionniste digne du Plus grand Cabaret du monde de Patrick Sébastien. Qu’on en juge…
Dans l’article sus cité, Onfray rappelle : « Dans Trois essais sur la théorie de la sexualité, Freud disserte sur ce qu'il nomme "les aberrations sexuelles" dans lesquelles il range l’homosexualité avec... la pédophilie, la zoophilie, le sadisme, le masochisme et autres "perversions".»
Plus loin, il écrit : « Par ailleurs, toutes ses fables racontées dans Totem et tabou sur le Complexe d'Oedipe, le meurtre du Père, le désir de la Mère, et autres fariboles prétendument transmises depuis l’âge glaciaire sans support biologique ou génétique, mais par héritage psychique, passent pour une théorie qui aboutit à ces sottises : il faut un Père à tuer et une Mère avec laquelle coucher. »
Arghhh… Mais s’il y a deux papas, lequel tuer ? Et s’il s’agit d’une famille homosexuelle recomposée (homosexuelle elle aussi) : on aura affaire à quatre papas ! L’enfant, selon Freud, serait-il un serial killer ? Et dans le cas de deux parents de sexe féminin, avec laquelle coucher ? Celle qui a la plus grosse poitrine (réponse personnelle) ? Peut-on envisager une partouse familiale ? Œdipe, viens à mon secours !
Et si l’enfant est lui-même homosexuel, aura-t-il envie de tuer sa mère et de coucher avec son père ? Mais si sa mère est vraiment une femme (homosexuelle) et son père un homme (homosexuel), qui fournira à l’enfant le GPS nécessaire pour s’y retrouver ? C’est décidé, je vais concocter un jeu des Sept familles très original, tenant compte de ces nouveaux paramètres.
La théorie freudienne fonctionne comme l’analyse informaticienne avec cette différence qu’elle ingurgite des données dont elle restitue l’interprétation sous une forme de vomi inconsistant, adapté à l’air du temps, épousant la forme du récipient qui le reçoit. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que cette pensée magique d’un autre âge persiste et signe, propagée par tous ceux qui en vivent. Vous aimeriez qu’on vous annonce tout de go que le fondement de votre activité professionnelle est aussi consistant que la conscience d’un vendeur de voitures d’occasion ? On a psychanalysé des gens pour moins que cela…
Michel Tournon