Préviously in Des Nouvelles de l'Obcurantisme :
Boivert, hanté par la putréfaction intestinale, continue son délire. Ci-dessous la suite de ses élucubrations. Il serait intéressant de savoir selon lui si la maladie mentale est aussi due à la putréfaction. Personnellement, je pense que oui, mais pas forcément que des intestins.
Comme d'habitude, mes écrits sont en vert clair, ceux de Boisvert en noir. Je rappelle que le teste original se trouve ici. En insistant un peu, il vous le dédicacera.
Il est tellement difficile d'établir un diagnostic. De simples gaz et leur accumulation peuvent provoquer tellement de dégats ! Ce pourra être une dilatation de l'intestin, un déplacement de l'estomac, des palpitations, une colite, une constipation, l'appendicite, une circulation déficiente parce que génée par cette compression, la vessie irritée, une prostate compressée, et sur un organe compressée et dont la circulation est défectueuse, les microbes risquent de se manifester et entrainer une infection, autant de manifestations qui ont une cause unique, une simple accumulation de gaz. Alors si ces gens vont consulter un spécialiste de l'intestin, ce dernier va trouver une constipation et la soigner, un autre spécialiste de la vessie, va soigner une cystite, un cardiologue va soigner le patient pour des palpitations et une gêne cardiaque, et ils ont tous raison, et bien sûr, ils ont tous tort aussi car ils n'ont vu qu'une partie du problème et surtout ils ne sont pas remonté à la source. Voilà les limites de la spécialisation, on ne voit qu'une partie du problème alors qu'on ne peut jamais dissocier une partie du corps de l'ensemble de l'organisme. Tout fonctionne ensemble et si on ne soigne qu'un maillon de la chaîne qui a entrainé ces troubles, on ne peut arriver à une guérison totale, durable et complète.
À ce stade, Boisvert considère qu’il a démontré avec rigueur que son ami est devenu à moitié fou à cause dela putréfaction intestinale, mais comme il discerne mal la réalité de sa fiction, il va généraliser son propos en détaillant les « conséquences » de sa « découverte » dans l’univers médical qui, c’est bien connu, n’est représenté que par des crétins qui n’ont pas eu sa révélation : « la putréfaction intestinale est la cause de toutes les maladies ». Tu es atteint d’un cancer, de sclérose en plaque, du sida ? Mon pauvre vieux, pète un coup et tu seras guéri ! Il faut vraiment être une sombre buse pour faire au minimum 7 années d’études en fac de médecine, alors qu’un stage d’une semaine à Gaz de France ferait l’affaire ! À quand un manomètre à la place du thermomètre à mercure ?
C'est pour cela que les mots appliqués pour déterminer une maladie ne veulent plus rien dire. A quoi bon dire "constipation" alors qu'il ne s'agit là que d'une manifestation d'un autre mal localisé ailleurs. C'est aussi pour cela que parmi tous les spécialistes et sur un même sujet vous aurez autant de diagnostics différents et encore une fois ils auront tous raison, et tous torts. Aucun nom de maladie ne regroupe en effet toutes les caractéristiques du mal, l'ensemble des symptômes et encore moins son origine. A quoi bon dire céphalée, diarrhée, angine, bronchite, puisqu'ils ne sont qu'une infime partie de la chaîne qui a emmenée le malade dans cette situation. Chaque spécialiste va trouver quelque chose en rapport avec sa spécialité, c'est sûr. Ils vont aussi déterminer un traitement qui va peut-être arrêter les symptômes et soulager ainsi le malade. Mais est-ce là une vraie guérison ?
Là, notre ami Boisvert semble oublier la putréfaction pour nous resservir les propos classiques des tenants des médecines holistiques en tous genres : la médecine « officielle » ne fait que soigner des symptômes, mais ne guérit pas. Outre qu’il s’agit d’une affirmation à nouveau péremptoire, on peut remarquer qu’il est tout de même avantageux, pour ne pas dire souhaitable, de voir sa douleur supprimée, même si certains prétendent que la maladie existe toujours et qu’il ne s’agit pas de guérison. Après tout, s’il s’agit de vivre le plus vieux possible sans souffrir, je signe des deux mains et des deux pieds et je laisse aux naturopathes de tous poils la sodomisation des hyménoptères.
Nous sommes comme un bel arbre et vous savez bien que si vous voulez que cet arbre soit resplendissant il est nécessaire de lui fournir une bonne terre, celle dont il va se nourrir. Si la terre est trop serrée, si elle est polluée, trop pauvre, trop riche, trop caillouteuse, l'arbre va souffrir et dépérir. Alors vous verrez une branche malade, s'il vous plait ne soignez pas QUE la branche, mais soignez l'arbre tout entier. Donnez lui une bonne terre afin que les éléments qu'il va assimiler soit ceux qu'il est en droit d'attendre.
Vu que tout ce qui a été dit est sans valeur, puisque sans fondement scientifique, pourquoi ne pas poursuivre par une métaphore ? Cela étant, je la trouve inappropriée car jusqu’à présent, je n’ai pas encore rencontré d’arbre qui pète.
Notre nourriture, nous l'assimilons au niveau de l'intestin grêle et du gros colon. C'est à ce niveau que nous, nous nous nourrissons. C'est sur cet endroit de notre corps que nous devons porter toute notre attention et surtout ne pas y entretenir une putréfaction permanente si vous ne voulez pas voir fleurir un peu partout des fleurs bien désagréables. Allez je ne vous souhaite pas bon appétit, mais c'est parce que je vous aime bien !
Le retour à une hypothétique pureté originelle est une des obsessions de la plupart des thérapies remises à la mode par le New Age. Et bien évidemment, le côlon se trouve dans le collimateur vu que c’est l’endroit où les fèces circulent en provenance du grêle avant d'aller faire la fête avec leur pote Canard W.-C. C’est donc là que naissent toutes nos maladies, cela est évident, surtout si les pratiques de nettoyage de cette tuyauterie d’évacuation remontent à l’Antiquité : les « Anciens » ne peuvent pas avoir tort…
Donc, cher lecteur, si tu souffres de paludisme, d’arthrose, de dégénérescence de la rétine, ou d’un simple ongle incarné, c’est parce que tu pues du côlon. C’est toi qui es responsable de ta maladie, et si tu souffres, va gueuler ailleurs, et t’as qu’à bouffer moins et mieux, nom de Dieu !
« La maladie est unique » prétend le titre de cet article. Tout en branlant du chef et en opinant du bonnet, je conclurai en affirmant que oui, la maladie est tunique, spécialement chez Nessus.
Michel Tournon