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17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 13:53

Depuis son intrusion dans les familles, la télévision a toujours été critiquée par les enseignants. Au lieu de la considérer  comme un auxiliaire d’éducation, le prof et l’instit  l’ont tout de suite vouée aux gémonies, la considérant dans le meilleur des cas comme une concurrente, dans le pire comme la source de toutes les difficultés d’apprentissage scolaire.


Cet antagonisme est de nature binaire : d’un côté l’image (qui en plus est animée), de l’autre côté la lecture, fatalement plus intellectuelle et porteuse de savoirs. Pour cette raison, l’Éducation nationale a raté le virage de l’audiovisuel annoncé dans les années 60, et elle continue allègrement cet évitement avec l’informatique, malgré le matériel qui existe dans les établissements scolaires : n’oublions pas qu’un ordinateur, c’est avant tout un écran, comme un téléviseur. D’ailleurs, tout ce qui comporte un écran est soupçonné de turpitudes. Il y a 20, si vous annonciez utiliser le Minitel, c’était pour faire le 3615 Code (oui, je sais, il manque Ulla).


Au-delà de ces banalités « prolégomènesques », je souhaite évoquer l’espèce de bipède qu’on trouve généralement dans des milieux autoproclamés intellectuels, et qui crient haut et fort qu’ils n’ont pas la télé chez eux et qu’ils ne la regardent jamais , alors qu’on ne leur a rien demandé.


Ce type de mammifère  (omnivore, compléterait Philippe Meyer) m’intéresse à plusieurs titres et même sous-titres. Leurs déclarations m’inspirent au moins deux questions et une réflexion (inventaire susceptible de modification en cours de développement).


Pourquoi répondre à une question non posée ? D’où leur vient cet incoercible besoin d’informer le reste de l’humanité de cette particularité ? Est-ce l’expression d’une souffrance trop longtemps contenue profitant d’une soupape ouverte pour jaillir dans le lebensraum  de leurs congénères ?


Autre question : quelles sont les motivations qui les incitent à se vanter de ne pas utiliser un média porteur d’informations, de connaissances, de distractions  et donc éventuellement utilisable pour les apprentissages dans le cadre d’un usage scolaire ?


Imagine-t-on quelque individu se vanter de ne pas écouter de musique, de pas écouter la radio, de ne pas lire de journaux ni de magazines, papiers ou sur le Net ? Non, certes pas…  Il y en a sûrement, mais la grande différence, c’est qu’ils ne s’en vantent pas, considérant certainement que les autres se foutent de ce qu’ils n’ont pas ou de ce qu’ils n’aiment pas.


Alors, chers téléphobes, ne vous sentez pas obligés de faire connaître vos choix, surtout si personne ne vous a posé la question. Car à la force, on va finir par penser que vous cherchez à prouver que vous n’appartenez pas au même milieu que votre interlocuteur mais à celui que j’ai qualifié d’autoproclamé, quelques paragraphes plus haut.  Mais là, je suis sûr que l’on ferait fausse-route…


Michel Tournon

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