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19 février 2006 7 19 /02 /février /2006 00:00

Voici un poème que Victor Hugo a écrit un 19 février :

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LES CHANTS DU CREPUSCULE

- XXIX -

Puisque nos heures sont remplies
De trouble et de calamités ;
Puisque les choses que tu lies
Se détachent de tous côtés ;

Puisque nos pères et nos mères
Sont allés où nous irons tous,
Puisque des enfants, têtes chères,
Se sont endormis avant nous ;

Puisque la terre où tu t'inclines
Et que tu mouilles de tes pleurs,
A déjà toutes nos racines
Et quelques-unes de nos fleurs ;

Puisqu'à la voix de ceux qu'on aime
Ceux qu'on aima mêlent leurs voix ;
Puisque nos illusions même
Sont pleines d'ombres d'autrefois ;

Puisqu'à l'heure où l'on boit l'extase
On sent la douleur déborder,
Puisque la vie est comme un vase
Qu'on ne peut emplir ni vider ;

Puisqu'à mesure qu'on avance
Dans plus d'ombre on sent flotter ;
Puisque la menteuse espérance
N'a plus de conte à nous conter ;

Puisque le cadran, quand il sonne,
Ne nous promet rien pour demain,
Puisqu'on ne connaît plus personne
De ceux qui vont dans le chemin,

Mets ton esprit hors de ce monde !
Mets ton rêve ailleurs qu'ici-bas !
Ta perle n'est pas dans notre onde !
Ton sentier n'est point sous nos pas !

Quand la nuit n'est pas étoilée,
Viens te bercer aux flots des mers ;
Comme la mort elle est voilée,
Comme la vie ils sont amers.

L'ombre et l'abîme ont un mystère
Que nul mortel ne pénétra ;
C'est Dieu qu'il leur dit de se taire
Jusqu'au jour où tout parlera !

D'autres yeux de ces flots sans nombre
Ont vainemant cherché le fond ;
D'autres yeux se sont emplis d'ombre
A contempler ce ciel profond.

Toi, demande au monde nocturne
De la paix pour ton coeur désert !
Demande une goutte de cette urne !
Demande un chant à ce concert !

Plane au-dessus des autres femmes,
Et laisse errer tes yeux si beaux
Entre le ciel où sont les âmes
Et la terre où sont les tombeaux !

Victor Hugo - 19 février 1835

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19 février 2006 7 19 /02 /février /2006 00:00

A la Saint Gabin,
tous les gars au bain !

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18 février 2006 6 18 /02 /février /2006 18:08
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18 février 2006 6 18 /02 /février /2006 09:00

U comme Urubu
- - - - - - - - - - - - -
L’urubu est un vautour qui ne manque pas d’envergure, mais quand il a un coup dans l’aile, il fait moins le fier. Il prolifère essentiellement en Amérique du Sud, à proximité des dépôts d’immondices. Qu’il soit prostitué ou non, sa survie est donc tributaire des décharges. Cet animal n’est pas que charognard car il lui arrive de chasser des petits animaux : quand le rat passe, le rapace l’attrape et il trépasse. La tortue ne craint rien car le rapace n’aime pas sa carapace et elle se carapate.

L’urubu peut être vecteur de la grippe aviaire mais reste comestible lorsqu’il est bien cuit, comme une volaille rôtie. Rappelons qu’un poulet bien cuit a les cuisses qui s’écartent facilement. S’il s’agit d’une poulette, elle est archi cuite. Les pattes de ce volatile sont munies de serres. Chez les urubus musulmans, on applique la charia en coupant les pattes du condamné qui se retrouve ainsi privé des deux serres. Concernant les urubus vietnamiens, pour ce genre d’amputation, on évite de tordre les pattes, car tout le monde sait qu’il ne faut pas mélanger les torsions et les serres viêtes.

"Urubu", c’est un mot béni pour les maîtresses de cours préparatoire qui utilisent une méthode de lecture mixte, ascendance syllabique, à départ triphasé et néanmoins sous-jacent. Un exemple : "Le robot du rebeu de Rabat est un urubu de Biribi". Ou encore : "Lulu, la bru de l’urubu hurluberlu, a bu dans la rue". Exit donc la méthode globale ! Pourquoi ? Tout simplement, comme le dit le Ministre de l’Éducation nationale "Parce que je le Robien…"

Comme il est très moche, l’urubu est mis au rebut, victime de l’ostracisme humain. C’est arbitraire : fixer les canons de la beauté relève du trafic d’armes. L’urubu est un urubu et le restera ; vouloir changer la nature des êtres est cruel voire risqué.  L’histoire qui suit est édifiante (d’urubu) à cet égard. Un psychanalyste ne s’occupait plus de ses patients car il s’était mis à la trompette. Ses amis dirent à sa femme : "Dis-y qu’il est psy, dis-y qu’il est psy…" Mais rien n’y fit, il continua à jouer de la trompette. Maintenant, au lieu de détruire les cerveaux, il détruit les tympans.

Je crois cependant que l’on peut parler de progrès.
- - - - - - - - - - - -
Michel Tournon

 

bestiaire-urubu-dizzy-gillepsie-jazz-trompette-vautour.jpg 

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18 février 2006 6 18 /02 /février /2006 00:00

Voici un poème que Victor Hugo écrivit un 18 février :

+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.

LES CHANTS DU CREPUSCULE

XII - NOUVELLE CHANSON

SUR UN VIEIL AIR CONNU

S'il est un charmant gazon
Que le ciel arrose,
Où brille en toute saison
Quelque fleur éclose,
Où l'on cueille à pleine main
Lys, chèvrefeuille et jasmin,
J'en veux faire le chemin
Où ton pied se pose !

S'il est un sein bien aimant
Dont l'honneur dispose,
Dont le ferme dévouement
N'ait rien de morose,
Si toujours ce noble sein
Bat pour un digne dessein,
J'en veux faire le coussin
Où ton front se pose !

S'il est un rêve d'amour
Parfumé de rose,
Où l'on trouve chaque jour
Quelque douce chose,
Un rêve que Dieu bénit,
Où l'âme à l'âme s'unit,
Oh ! j'en veux faire le nid
Où ton coeur se pose !

Victor Hugo - 18 février 1834

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18 février 2006 6 18 /02 /février /2006 00:00

A la Sainte Bernadette,
qui ne berne a dettes.

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17 février 2006 5 17 /02 /février /2006 00:00

Voici la fin (3è partie) de ce long poème que Victor Hugo écrivit du 11 au
17 février 1821 ( il avait alors 19 ans ) :

+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+

ODES ET BALLADES

ODE QUATRIEME

QUIBERON

( suite et fin)

...

- IV -

On dit que, de nos jours, viennent, versant des larmes,
Prier au champ fatal où ces preux sont tombés,
Les vierges, les soldats fiers de leurs jeunes armes,
Et les vieillards lents et courbés.
Du ciel sur les bourreaux appelaient l'indulgence,
Là, nul n'implore la vengeance,
Tous demandent le repentir ;
Et chez ces vieux bretons, témoins de tant de crimes,
Le pélerin, qui vient invoquer les victimes,
Souvent lui même est un martyr.

Victor Hugo - du 11 au 17 février 1821

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17 février 2006 5 17 /02 /février /2006 00:00

A la Saint Alexis,
pour y aller, prends un taxi.

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16 février 2006 4 16 /02 /février /2006 20:04
F… comme Faon
Il existe plusieurs sortes de faons. On peut noter le faon de chichourle dans le midi, le faon de garce au nord de la Loire et le van de Putt outre-Quiévrain. Le faon est un animal gracieux à la démarche légère, ailée, comme l’a écrit le poète :
« Il me plait de voir au soleil couchant
Gambader gaiement les doux ailés faons. »
En vieillissant, le faon mâle devient un cerf dont la démarche est si aérienne qu’il semble planer : c’est le fameux cerf volant. D’aucuns font un jeu de mots facile avec cerveau lent, qu’on ne s’y trompe pas, la seule période pendant laquelle le cerf n’a pas l’esprit vif est celle du brame : s’il maintient alors une érection digne de Carnac, l’afflux de sang dans les corps caverneux fait qu’il n’en reste guère pour irriguer le cerveau. Il n’est pas le seul dans ce cas, comme l’écrivit Abélard : « Homo erectus non anima habet », on se console comme on peut. Toujours est-il que la belle érection du cerf en automne a fait nommer cette période le brame à poutre apparente. Le brame à poutre est d’ailleurs aux Indes l’objet d’un culte qui ne serait pas sans rapport avec les rites de fertilité. Il faut dire que le cerf est résolument polygame, il est toujours entouré de son harem, pour le moins un paquet de six biches ce qui n’est pas sans influence sur sa voix éraillée. Il est à noter que la biche, saillie à l’automne, ne met pas bas, elle faonne au printemps quand tout refleurit, bel exemple de l’esprit de contradiction féminin.
À l’adolescence, les faons mâles doivent étudier auprès du cerf pour devenir plus tard, à leur tour, de parfaits machos reproducteurs. Ce sont des élèves attentifs qui travaillent avec zèle, justement nommés les zélés faons.
En Grande-Bretagne, « faon » se dit « fawn », même pas fichus de copier correctement ! Du coup comment voulez-vous savoir comment se prononce « fawn », comparez avec la simplicité de « faon » !
Décidément, si Petit-Breton est célèbre pour son coup de pédale, le Grand-Breton reste mystérieux.
Claude Brunet
 
 
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16 février 2006 4 16 /02 /février /2006 08:03

Voici la suite (3è partie) de ce long poème que Victor Hugo écrivit du 11 au
17 février 1821 ( il avait alors 19 ans ) :

+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+

ODES ET BALLADES

ODE QUATRIEME

QUIBERON

( suite )

...

- III -

Vous pour qui s'est versé le sang expiatoire,
Bénissez le Seigneur, louez l'heureux Sombreuil ;
Celui qui monte au ciel, brillant de tant de gloire,
N'a pas besoin de chants de deuil !
Bannis, on va vous rendre enfin une patrie ;
Captifs, la liberté chérie
Se montre à vous dans l'avenir.
Oui, de vos longs malheurs chantez la fin prochaine ;
Vos prisons vont s'ouvrir, on brise votre chaîne ;
Chantez ! votre exil va finir.

En effet, - des cachots la porte à grand bruit roule,
Un étendard paraît, qui flotte ensanglanté ;
Des chefs et des soldats l'environnent en foule,
En invoquant la liberté !
" Quoi ! disaient les captifs, déjà l'on vous délivre ! ... "
Quelques-uns s'empressent de suivre
Les bourreaux devenus meilleurs.
" Adieu, leur criait-on, adieu, plus de souffrance ;
Nous nous reverrons tous, libres, dans notre France ! "
Ils devraient se revoir ailleurs.

Bientôt, jusqu'aux prisons des captifs en prières,
Arrive un sourd fracas, par l'écho répété ;
C'étaient leurs fiers vainqueurs qui délivraient leurs frères,
Et qui remplissaient leur traité !
Sans troubler les proscrits, ce bruit vint les surprendre ;
Aucun d'eux ne savait comprendre
Qu'on pût se jouer des serments ;
Ils disaient aux soldats : " Votre foi nous protège ; "
Et, pour toute réponse, un lugubre cortège
Les traîna sur les corps fumants !

Le jour fit place à l'ombre et la nuit à l'aurore,
Hélas ! et, pour mourir traversant la cité,
Les crédules proscrits passaient, passaient encore,
Aux yeux du peuple épouvanté !
Chacun d'eux racontait, brûlant d'un saint délire,
A ses compagnons de martyre
Les malheurs qu'il avait soufferts ;
Tous succombaient sans peur, sans faste, sans murmure,
Regrettant seulement qu'il fallût un parjure,
Pour les immoler dans les fers.

A coups multipliés la hache abat les chênes.
Le vil chasseur, dans l'antre ignoré du soleil,
Egorge lentement le lion dont ses chaînes
Ont surpris le noble sommeil.
On massacra longtemps la tribu sans défense.
A leur mort assistait la France,
Jouet des bourreaux triomphants ;
Comme jadis, aux pieds des idoles impures,
Tour à tour, une veuve, en de longues tortures,
Vit expirer ses sept enfants.

C'étaient là les vertus d'un sénat qu'on nous vante !
Le sombre esprit du mal sourit en le créant ;
Mais ce corps aux cent bras, fort de notre épouvante,
En son sein portait son néant.
Le colosse de fer s'est dissout dans la fange.
L'anarchie, alors que tout change,
Pense voir ses oeuvres durer ;
Mais ce pygmalion, dans ses travaux frivoles,
Ne peut donner la vie aux horribles idoles
Qu'il se fait pour les adorer.

( à suivre )

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