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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 18:37

Le numéro 66 de la Publication de l'Observatoire Zététique est disponible depuis samedi dernier. On peut le trouver ici.

Au sommaire :

 

  • Édito
  • Les nouvelles de l’OZ
    La zététique… ou comment faire preuve d’esprit critique face à l’étrange
    Première réunion de l'OZ à Chambéry
  • Actualités
    « La Nasa a (encore) trouvé des bactéries extraterrestres dans une météorite »

    Autour du sondage d'Harris Interactive « Marine fera 23 à 24% au second tour »
    Comprendre l'évolution avec Guillaume Lecointre
    De l'illusion à la parapsychologie
  • Enquête : Du bon usage des chiffres
  • Culture et zététique : 
    Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises
  • Agenda
  • Appel aux auteurs

Je conseille particulièrement la lecture de l'Édito de Stanislas Antcsak. il y évoque la zététose qui atteint les personnes exerçant leur esprit critique. Je suis certain que les tenants de l'obscurantisme ambiant interdiront la zététose. Je devine qu'un nouveau vaccin va voir le jour ;-)

 

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 08:06

 

 

 

Pour obtenir de nouveaux iris, le jardinier fractionne le rhizome et plante les morceaux ainsi obtenus qui donneront des iris identiques. Pour l’iris humaine, point besoin de duplication, puisque, en principe, le nouveau né arrive au monde avec deux yeux, le cas de Polyphème mis à part.


On le sait, il existe une pseudo science, l’iridologie, qui prétend en particulier détecter les maladies passées et futures rien qu’en observant l’iris de celui qui n’a certainement rien d’autre à foutre vu qu’il perd son temps à écouter les billevesées et autres coquecigrues d’un quelconque docteur maboul.


Il y a environ trois ans, j’avais déjà écrit un article sur le sujet. Pour faire court, l’iridologie n’a aucun fondement scientifique, un de ses plus illustres promoteurs (Jensen) avant sa mort, avoua même que c’était du pipeau, et surtout, toutes les études rationnelles effectuées pour valider des diagnostics effectués par cette pratique furent négatives : le taux de  réussite des prétendus praticiens ayant effectué un diagnostic en examinant l’iris n’a jamais été supérieur à celui d’un individu lambda, individu  pas forcément grec. Le résultat de ces évaluations est sans appel puisqu’il s’agit de vérifier, par exemple, si une personne a eu un ulcère de l’estomac, ou des calcul rénaux, ce qui est aisément vérifiable.


Malgré cette réalité, les rebouteux-naturopathes prétendent toujours que l’iridologie permet d’effectuer des diagnostics. L’apprenti zététicien que je suis considère qu’à par la graisse de mouton dans l’assiette, rien n’est figé et que par conséquent, il est salutaire d’actualiser ses connaissances avant de perdre la sienne.


Entre ici Google avec ton cortège d’occurrences ! Tiens, un élément qui m’avait échappé : l’aspect de l’iris de l’œil reste invariable tout au long de la vie d’un individu, hormis quelques mois après sa naissance et aussi à cause des traitements contre le glaucome*. Plus fort : pour une même personne, l’iris gauche est toujours différent de l’iris droite et inversement ! Encore plus fort : deux vrais jumeaux possèdent quatre iris différents ! Et la probabilité qu’il y ait deux iris semblables sur Terre est de l’ordre de 1/1072 !


L’iris humain est donc une caractéristique personnelle invariante de chaque individu, comme les empreintes digitales. Pour cette raison, on utilise de plus en plus en biométrie la reconnaissance de l’iris pour établir l’identité d’un individu, cette membrane circulaire étant moins falsifiable que les empreintes digitales. Cette reconnaissance est déjà utilisée aux USA pour retirer de l’argent à partir d’un DAB ou pour l’identification de prisonniers**.


Cette constance de l’aspect de l’iris est une preuve supplémentaire (s’il en fallait une !) que le fondement de l’iridologie est aussi consistant que la conscience d’un vendeur de voiture d’occasion un soir de paye. Dommage pour les obscurantistes naturopathes ou non, mais l’aspect de l’iris reste invariable, même pour les pupilles de la nation. Toute théorie fondée sur son changement, en fonction de maladies passées ou futures, est donc une insulte au bon sens.  Ne pas le reconnaître relève du déni de réalité et donc de pathologie mentale.

 

Rappelons en outre que l'iridologie n'est pas reconnue en France et que le prétendu diplôme de "docteur en iridologie" dont certains docteurs maboul  se prévalent ne pourrait même plus servir à emballer le poisson, en supposant que cette pratique peu hygiénique sévisse de nos jours.


Au fait, peut-on reconnaître un individu paranoïaque en examinant son iris ?


Michel Tournon

 

*Voir la dernière partie de cet article.
** Concernant la reconnaissance de l’iris en biométrie, voir ce site ou celui-ci, par exemple.

 

 

 

 

 

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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 10:01

Il s'agit en réalité de deux annonces :


- La création du collectif CorteX (COllectifde Recherche Transdisciplinaire Esprit Critique & Sciences) à l'initiative de plusieurs zététiciens bien connus.


- Le partenariat entre CorteX et  le site Hoaxbuster, référence bien connue sur le Net des internautes soucieux de ne pas colporter des informations fausses, voire des canulars.


Pour plus de détails, voir ici


M.T.

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15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 10:34

 

Quel est le nom de la présidente de la Société
des médecins homéopathes spécialistes ?


Le Glaude a trouvé : il s'agit du docteur Martine Gardenal !


(on peut vérifier ici, par exemple ;
l
e phénobarbital est le nom de la molécule active du Gardenal)

 

M.T.

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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 14:31


Les bavures médicales, le regain actuel du mysticisme, le rejet de la Science,  cuisinés exclusivement avec des produits naturels, remettent au goût du jour le débat concernant la possibilité du choix thérapeutique des malades. Les critères peuvent porter sur la nature des remèdes ou sur l’obédience du thérapeute : médecin, guérisseur, sorcier (rayer les mentions inutiles en fonction de vos convictions).


Les tenants des patamédecines revendiquent la liberté de choisir les soins qu'ils pensent adaptés à leur maladie et donc de pouvoir choisir la thérapie qui leur conviennent. L’évocation de ce thème me semblant plus pertinente que l’usage du jus de citron pour guérir le cancer, le présent article lui est consacré.


Le mot liberté éveille dans le révolutionnaire qui sommeille en chaque français des principes fondamentaux conquis de haute lutte allant de la liberté de circulation jusqu’à celle de parier au tiercé avant de connaître le montant de ses pertes en regardant TF1. 


Une fois les trémolos mis en sourdine, on se doit de déterminer et d’analyser les différents éléments censés composer cette liberté de soins. Quel qu’en soit le domaine, la liberté n’est pas le droit de faire n’importe quoi avec n’importe qui, n’importe quand et dans n’importe quelle position… L’établissement de limites est un exercice  aussi  nécessaire que périlleux, à une époque où une grande partie du travail du législateur consiste à vouloir protéger les individus contre eux-mêmes.


De fait, l’invalidité et la mort sont les corollaires habituels de la maladie, d’où l’importance des décisions thérapeutiques qui s’y rattachent : elles peuvent guérir, prolonger la vie voire l’écourter si on refuse les soins réputés idoines.  Aucune loi ne saurait s’opposer au choix d’un adulte qui refuse les soins adaptés, au même titre qu’aucune loi n’empêchera quelqu’un de se jeter sous un train le jour où la SNCF n’est pas en grève. Une personne décidée à en finir avec la vie, quelles qu’en soient les raisons, arrivera à ses fins : son libre arbitre saura siffler  la fin du match…


De la même manière, un malade refusant de son propre chef des soins validés au profit de poudre de perlimpinpin ne peut être contraint à changer d’avis : les autorités médicales lui feront éventuellement signer un papier de décharge les exonérant de toute responsabilité car l’invalidité ou la Grande Faucheuse sont peut-être au bout du chemin.


La situation prend toutefois une dimension différente lorsque le malade, subit l’influence d’une tierce personne : c’est le cas des personnes diminuées par l’âge et/ou la maladie, celui des personnes  dont le jugement est altéré et surtout celui des enfants qui n’ont rien demandé à personne  et dont l’avenir dépend de l’autorité parentale.


L’actualité des faits divers est éloquente à cet égard, par forcément en matière de soins : Mme Bettencourt mère est-elle suffisamment lucide pour dépenser tout l’argent de sa tirelire ? Un meurtrier  est considéré comme irresponsable s’il est prouvé qu’au moment des faits il ne possédait pas toutes ses capacités de discernement. Pourquoi en serait-il autrement pour le choix d’une thérapie ? Et quand une tierce personne intervient, ce n’est plus le libre arbitre du malade qui décide : que vaut la décision d’une personne diminuée prise sous l’influence d’un proche, même si ce dernier n’a que de bonnes intentions ? Et que penser des décisions de personnes soumises à l’emprise de gourous qui les ont incitées à couper toutes relations avec leurs proches ?


Les enfants sont bien sûr concernés : ne manger que des graines ou se soigner avec de la fiente de pigeon est un  choix écologique mais pas vraiment approprié pour le bien être et l’épanouissement d’un gamin qui ne contestera pas les options parentales.


Comme on le voit, l’encadrement de la « liberté de soins », bien qu’indispensable, n’est pas aisé à définir. De surcroît, nous n’avons pas évoqué les différentes natures des thérapies alternatives : dans la mesure où aucune n’a prouvé son efficacité, comment éliminer les plus débiles ?*

 

Tout ceci mérite réflexion : la revendication d’une liberté totale en la matière serait un non sens. Comme me le disait fort justement mon pit-bull hier après-midi,  lors de notre partie d’échecs quotidienne : la liberté, c’est ce que permet de faire la longueur de la chaîne.

 

Michel Tournon


* Ce sera le sujet du prochain article

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 09:00

 

Si vous voulez comprendre ce qu'est la zététique, je vous conseille d'écouter sur France Inter, aujourd'hui à 14 h, l'émission La Tête au carré


"Zététique" est une appellation un peu énigmatique qui cache cependant une démarche élémentaire que tout citoyen devrait adopter : elle consiste à exercer son esprit critique face aux phénomènes paranormaux, au sens le plus large : Suaire de Turin, Triangle des Bermudes, soucoupes volantes, homéopathie et d'une façon plus générale, tout ce qu'il est convenu de baptiser pseudo sciences .


Plus que la manifestation d'un scepticisme pur et dur, la zététique peut se résumer familièrement par cette affirmation : je veux bien croire tout ce que tu me dis, encore faut-il que tu m'en fournisses la preuve !


Et comme le dit si bien le Professeur Broch, père de la zététique française : le droit au rêve a pour pendant le devoir de vigilance.

 

Michel Tournon


Pour en savoir plus sur ce sujet :

- Site de la zététique

- Observatoire de la zététique

 

La zététique est parfois contestée pour diverses raisons... Juste retour des choses puisque un de ses fondements est de contester certaines croyances (pas les religieuses qui par essence ne sont pas rationnelles) ! Compte-tenu de l'attitude anti obscurantiste que je tente d'adopter sur ce blog, je vous propose d'aller aussi faire un tour sur ce site dont l'auteur critique la zététique. Mon avis est qu'il se trompe, mais c'est à vous d'en juger.

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13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 14:41
Le numéro 64 de la Publication de l'Observatoire Zététique vient de paraître.


SOMMAIRE


Cliquez pour la version PDF.

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15 novembre 2010 1 15 /11 /novembre /2010 18:53

*Ne  pas faire la liaison

Il y a quelques jours, je vous avais dit avoir acquis un opuscule intitulé Cours accéléré d’athéisme, dont les auteurs sont Antonio Lopez Campillo, Docteur en Physique professant à la Sorbonne et Juan Ignacio Ferreras, professeur de philosophie dans plusieurs pays.


Cette œuvre est une réaction contre les cours obligatoires de religion imposés en Espagne par le gouvernement Aznar, réputé comme étant proche de l’Opus Dei, en 2004 dans les cursus scolaires, primaire et secondaire. Les auteurs proposent donc l’introduction de l’enseignement de l’athéisme pour les enfants ayant des parents non croyants.


Ce petit livre d’une soixantaine de page est donc un concentré de tout ce qui pourrait constituer un tel cours. Son organisation est originale : un chapitre sur deux propose un dialogue imaginaire entre un athée et un croyant, sorte de travaux pratiques en rapport avec le chapitre précédent.


Je ne vais pas paraphraser le contenu de l’ouvrage, ni en faire un résumé. En le lisant, j’ai surligné les passages les plus significatifs et parce que vous le valez bien et que le jaune fluo du Stabilo est très joli, je reproduis ci-dessous les passages retenus.


Bach2


À propos de l’existence d’un texte résumant la pensée athée, comparable à un catéchisme :


La difficulté et la différence résident dans le fait qu’il n’existe pas, pour les athées, de dogmes et encore moins de vérités révélées. Il s’agit davantage d’un ensemble de réflexions et de raisonnements qui conduisent en général à une morale basée uniquement sur l’être humain et sa relation avec le reste du cosmos.


Nous n’espérons convertir personne, puisque personne ne nous a convertis, mais bien inciter à une réflexion critique sur les croyances.


Pour le déiste qui se base sur la foi, il n’y a aucun problème ; pour l’athée qui se fonde sur la raison, sa réponse doit être nuancée parce que croire dans un non-croire, cela demande réflexion.
Et la réflexion porte sur l’impossibilité de démontrer l’inexistence de quelque chose.


À propos des religions révélées :


Il y a autant de révélations que de religions, c’est-à-dire qu’il existe pour l’homme autant d’interdictions de penser avec sa raison qu’il existe de religions.


La nécessaire existence de la révélation est un fait qui démontre que la foi n’est pas suffisante à l’homme pour croire.


Si la foi était suffisante, il n’y aurait aucun besoin de la révélation.


…l’athée n’est ni un impie ni un blasphémateur (comment médire de l’inexistant) mais un homme qui désire continuer à penser.


Les auteurs estiment que l’avènement de la science et de ses découvertes sur l’origine de l’univers ou l’origine de l’homme mettent à mal l’existence de Dieu.


Le fondamentalisme peut être défini comme la défense irrationnelle d’une religion qui ne peut survivre à la poussée de l’Histoire. Et il y a des fondamentalismes ou des intégrismes dans toutes les religions parce que toutes les religions connues sont en danger.

 

Si les religions ne s’étaient pas constituées comme dogmatiques autoritaires, si elles n’avaient pas forcément formulé leur théologie, le temps, c’est-à-dire l’Histoire, les respecterait toujours, du moins jusqu’à un certain point. Cependant, il est évident que plus une religion est bien construite, plus elle est parfaite dans ses formulations et plus elle présente de risques de disparaître. Il est arrivé exactement la même chose aux dinosaures, incapables qu’ils furent de s’adapter à la course du temps.


La morale n’a pas besoin d’être religieuse pour être morale.


Face à la rationalité qui progresse, face à la modernité, la résistance croyante se doit de tomber dans les fondamentalismes et les intégrismes. Puisqu’elle ne peut opposer de raisons face à la raison, elle doit faire appel à l’irrationalité, à la foi.
Si nous pouvions résumer ce long cheminement historique, nous devrions affirmer que le fait que les religions, avec leur dieu à leur tête, aient été utiles pour « culturiser » et civiliser l’homme, ne doit pas nous faire oublier que les moteurs culturels et civilisateurs, avec toute leur gloire, appartiennent au passé.
La société nouvelle sera civile ou ne sera pas.


Ainsi, les nouvelles interrogations ne trouvent plus de réponses dans les religions révélées, elles doivent s’en rapporter aux nouvelles hypothèses scientifiques et aux contrôles de leur validité respective.


La science et la pensée moderne ne luttent pas contre dieu, tout simplement, elles se passent de lui.


Tous les états libéraux reconnaissent la liberté de culte, évidemment, mais pas  la liberté de non-croyance. Nous, les athées, nous ne possédons pas de doctrines constituées, ni temples, ni associations, nous n’avons même pas le droit à la reconnaissance juridique ou administrative, et encore moins à des subventions.


La science est nécessaire, même si elle n’est pas suffisante, ce qui explique que la science ne peut pas être un substitut de la religion.


Le doute n’est plus permis : la science s’est substituée aux religions dans le rôle explicatif du monde. Les religions les plus raisonnables le reconnaissent aujourd’hui lorsqu’elles avouent se préoccuper uniquement de l’âme humaine et de ses problèmes. Mais même en faisant ce genre de confession, leurs fondamentalismes essaient de conserver la version intégrale de la révélation, en refusant d’accepter les élagages doctrinaux que leur imposent les avancées de la connaissance scientifique.


Ce livre est édité aux éditions belges Tribord
et est vendu chez Amazon pour 3,80 euros. Qu'on se le dise...


Michel Tournon

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10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 14:55

Ce matin, comme d’habitude, j’écoutais France  Inter. Je suis retraité de l’enseignement, je lis Télérama et j’écoute France Inter : je suis un archétype, ce qui est toutefois préférable à un sale type.


Or donc, j’entendis un commentaire à propos de l’arrivée de la Route du Rhum par un journaleux et icelui d’affirmer  qu’une telle victoire « faisait rêver ». J’ai entendu cette expression à plusieurs reprises à propos de victoires sportives ou en général de certains sports : selon les spécialistes, le football est un sport répandu et populaire parce qu’il « fait rêver ».


Et là je pose la question : à quel genre de rêve fait-on allusion ? En quoi la victoire d’un gogneux sur un rafiot bourré d’électronique fait il rêver ? À quoi une équipe de foot gagnante peut-elle faire rêver ? Parce que l’on s’identifie au navigateur, aux footballeurs et d’une manière générale à tous les gagnants, les héros, lépreux chevaliers ? Si c’est le cas, il me semble que c’est une attitude puérile réservée à un âge situé en amont de la préadolescence.


Je pense que tout le monde rêve, le rêve est peut être le moteur de la plupart de ceux qui se fixent des objectifs réalisables et non utopiques, qui deviendront réalités une fois atteints ; à chacun d’en imaginer le contenu : beaucoup d’argent, une belle maison, une bonne santé, Sophie Marceau…


Mais se dire :" quand je serai grand, je serai Franck Cammas", même si on porte des slips Petit Bateau, est parfaitement ridicule, à moins que le rêve concernant cette Route du Rhum se rapporte au ponch, et là je dis ok, vous rajoutez deux glaçons. Rêver d’être Zidane est tout aussi ridicule : il vaut mieux rêver d’être sa femme puisqu’elle possède le beur et l’argent du beur.

 

RouteRhum


À chacun ses rêves, mais les journaleux sus évoqués sont à côté de la plaque à moins que leurs propos s’inscrivent dans le registre Panem et circences : quand on parle de ce genre de rêve, on ne parle pas d’autre chose.


De toutes les façons, le meilleur moyen de réaliser ses rêves, c’est de se réveiller.
 

 Michel Tournon 


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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 10:23

C'est bien sûr des Bogdanoff brothers dont je souhaite vous entretenir,  vous savez les deux mecs habillés en papillottes prêtes à être enfournées qu'on voyait à la télé il y a une trentaine d'années. L'émission s'appelait Temps X, titre trompeur car la lune que l'on y voyait n'était pas vraiment X...

Ces deux gus m'exaspèrent et je les trouve dangereux, pas à cause de leurs tronches de hamburgers en putréfaction mais parce que les propos qu'ils répandent dans les médias depuis plusieurs décennies se veulent scientifiques et touchent un très large public, celui que l'on croit incapable de comprendre des concepts scientifiques si on ne les présente pas avec des grandes chaussures et un nez rouge.

L'autre truc qu'ils utilisent pour attirer le chaland, c'est le mélange des genres, genres parfois proches l'un de l'autre mais pas vraiment compatibles avec la Science, qui n'est pas  la Vérité mais dont le rôle consiste à la rechercher. Les jumeaux du Paf n'hésitent donc pas à mélanger des hypothèses plausibles avec de la science-fiction et certaines formes de pseudo-sciences, les Ovni, le concordisme, ancienne tentation qui consiste à invoquer Dieu pour expliquer l'origine du monde.

Bref, ils font du Bogdanoff avec du vieux, et si ce n'est pas vraiment original, cela attire le client. De nombreux journaux et autres magazines scientifiques réputés sérieux agissent en partie de la sorte, du moins par des titres racoleurs du genre "Dieu a-t-il créé le monde ?", qui ferait passer Jacques Chancel et son "Et Dieu dans tout ça" pour un petit joueur. 

En 1991, le couple gémellaire a circonvenu l'Académicien Jean Guitton pour écrire avec lui un livre d'entretiens intitulé Dieu et la Science, qui fit parler de lui en grande partie parce qu'il aurait été le plagiat d'un ouvrage La Mélodie secrète datant de 1988*.

De tous temps ces frangins furent critiqués pour leur manque de rigueur et leur "savoir" scientifique approximatif, voire fantaisiste, malgré leurs multiples prestations dans les médias et leurs oeuvres écrites. Lors, pour obtenir la reconnaissance du milieu scientifique, ils obtinrent une thèse de doctorat en 1999 pour l'un, en 2002 pour l'autre, à l'Université de Bourgogne, avec mention "honorable" ce qui, en langage thésard, signifie médiocre.

Bizarrement, peu de temps après, un rapport fut demandé pour commenter la valeur de ces thèses. Ce rapport d'une vingtaine de pages est truffé de commentaires assassins affirmant que l'intérêt et la valeur scientifiques de leur travail oscillaient entre le pipeau et la roupie de sansonnet. L'hebdomadaire Marianne a récemment évoqué ce rapport que l'on peut trouver sur le Net**. Depuis quelques numéros, l'hebdomadaire ne cesse de dénoncer l'imposture des frelots du cosmos. Ce qui me semble le plus inquiétant, c'est qu'il ait pu exister un jury officiel pour leur délivrer leurs diplômes, à l'instar de la thèse d'Elisabeth Tessier, concernant l'astrologie, obtenue à la Sorbonne.

Malheureusement, les dés sont toujours pipés lorsque l'un des joueurs est encarté dans le monde des médias. Les Bogda sont des vieux chevaux de retour possédant toutes les entrées sur les plateaux télévisés les plus connus. On ne cesse de les y voir actuellement se présentant comme les victimes d'un grand complot et la quasi totalité des journaleux leur passent la brosse à reluire sur le menton, malgré les faits avérés dénoncés en particulier par Marianne*** ou le site Médiapart.

Mais la presse écrite ne fait pas le poids aux yeux de ceux qui préfèrent Guignol à la littérature ; pour beaucoup, les Bogdanoff c'est du gloubiboulga, mais dire du mal de Casimir relève du crime de lèse-majesté.

Michel Tournon

*Lire l'article de Wikipédia consacré aux Bogdanoff.
** On peut la trouver ici. Inutile de la lire entièrement, les passages les plus croustillants sont surlignés au stabilo.
*** Voir sur le site de Marianne.

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