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11 avril 2010 7 11 /04 /avril /2010 12:38

Ah... La belle étoile !

L'étoile de mer

Comme elle possède cinq branches, inutile de préciser que son principal prédateur est l’élagueur, variété heureusement très rare dans le milieu maritime. A ce propos, rappelons que le milieu sous-marin est multiple puisque, selon Jules Vernes, il existe vingt milieux sous les mers, qu’il ne faut pas confondre avec vingt bilieux saoulés maires, les atrabilaires n’ayant aucune affinité avec les élections municipales. Pour les poissons, vingt mi-lieux, c’est aussi dix lieux entiers, mais se moquer des poissons cul-de-jatte, ce n’est pas mon genre…

L’étoile de mer est d’obédience musulmane car elle possède cinq branches, alors que l’étoile de David en compte six. Bizarrement, hormis pour les paysages, si l’on observe les toiles de David, on n’aperçoit aucune branche. La licence artistique autorise les exceptions. Au passage, signalons que les toiles d’Homère n’existent pas vu qu’il était aveugle, preuve que la nature est inique quand on sait que Beethoven était sourd et qu’il composait quand même de la musique.

Certaines variétés d’étoile de mer ont la capacité de faire repousser une branche amputée. Si cette possibilité avait existé dans les harems, la fesse du monde aurait été changée ! Et que penser de la Vénus qui ne serait pas restée demi lot ?

Pour se reproduire, les étoiles grimpent au 7e ciel : Monsieur étoile se positionne sur Madame étoile, l’ensemble ressemblant de manière saisissante à un astérisque*. Et quelques temps plus tard, une étoile est née, même s’il s’agit de la cadette. Les mamans étoiles qui allaitent leurs petits se regroupent dans un endroit nommé voie lactée.

Comme chez les humains, les étoiles ont des angoisses métaphysiques : compte tenu de leur symétrie on n’arrive jamais à voir une différence lorsqu’elle font le poirier ou les pieds au mur. Elles en sont fort marries, même les femelles. Ne rions pas : cette particularité les empêche de participer aux Jeux Olympiques ; cet ostracisme pourrait bien constituer le ferment du terreau dans lequel le bras séculier et néanmoins vengeur de la révolte verra le jour quand on ranimera la flamme de la place de l’étoile.

Michel Tournon

* si tu lis ce renvoi, c’est que tu n’as rien compris !

 

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19 septembre 2009 6 19 /09 /septembre /2009 08:15

Le daim

Wikipédia précise que cet animal peut mesurer 110 cm au garrot. Je ne comprends pas cette habitude qui consiste à mesurer les animaux quand ils se shootent. Certes, pour Brassens, cela lui permit de créer garrot gorille, mais reconnaissons qu’il s’agit d’un cas d’autant plus particulier que Georges était un peu dur de la feuille et qu’en réalité, un de ses potes mycologue l’avait mis en garde contre la toxicité d’un champignon en lui lançant : « Gare aux moriiiilllles ! ». Quand je pense que le succès de cette chanson est dû à l’audiogramme foireux de son auteur, je me dis que le cérumen a de beaux jours devant lui.

Mais revenons à notre cervidé saugrenu : le mâle, comme Robin, porte des bois dont il se sert contre les autres mâles pour s’approprier une femelle. Celui qui perd prend une veste, mais une veste en daim, ce n’est pas si mal que ça par les temps qui courent. À noter qu’en Écosse, il est capital que les daims bourrent. Le daim est un animal plutôt frugal. C’est son intérêt vu que les gras daims ont parfois tendance à s’écrouler.

La femelle du daim se nomme la daine ; pour mieux approcher d’un troupeau de femelles, le mâle les approche par l’est des daines, car à l’ouest, rien de nouveau. Le sens de l’orientation est donc leur vertu cardinale, même si les chercheurs n’ont jamais trouvé la moindre trace de clergé chez cette espèce. Quand un garde forestier trouve une daine morte, il l’apporte à la déchetterie la plus proche : on dit alors qu’il benne la daine, ce qui met en rage la CIA.

Comme la plupart des animaux, le daim est zoophile ce qui débouche sur des croisements improbables ; à preuve le jars daim,  et le rat daim (qu’on trouve surtout en Écosse, quand les daims bourrent, je ne m’en lasse pas).  Signalons au passage que lorsque l’on mène l’âne au daim, on n’obtient pas grand-chose, ce qui respecte une certaine logique.

Laissons néanmoins la logique, dont on sait qu’elle est le meilleur moyen d’aboutir avec assurance à un mauvais résultat, et regardons avec tendresse s’éloigner cet herbivore dans la brume vespérale qui donne aux frondaisons cette nuance indéfinissable teintée du pourpre noir foncé des rayons de l’astre diurne : il part pour la Bretagne retrouver sa bigou daine. Le romantisme de cet animal  ne cessera jamais de m’étonner.

Michel Tournon

 

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24 mars 2009 2 24 /03 /mars /2009 17:56

Le chameau

Le chameau est surnommé le vaisseau du désert. Comme il vit généralement dans des contrées très pauvres, on parle surtout de vaisseau sans gain. Dans le désert, les caravanes se déplacent fréquemment en cinq files distinctes : on parle alors de cinq colonnes à la dune. La caravane est conduite par un guide qui se nomme généralement Hamid. Chez les guides, c’est comme partout ailleurs, il y a les meilleurs et les pires… C’est néanmoins en Egypte que se trouvent les pires Hamid. Quand le guide est vraiment très sympa, il est considéré par les chameaux comme un des leurs : on parle alors de l’Hamid de la famille. Cette communion quasi fusionnelle entre l’animal, l’homme et le désert est la preuve qu’Allah est grand, c’est du moins ce qu’affirme mon ami Mohamed, chef de gare à Vannes.

Le profane confond généralement le chameau avec le dromadaire. Pourtant, la différence entre ces deux espèces d’ongulés est flagrante : le premier a deux bosses, le second une seule. Le premier est donc sarkoziste car il bosse deux fois plus pour gagner plus, ce qui démontre qu’il est stupide : c’est pour cette raison qu’il appartient à la famille des camélidés saugrenus.

Les chameaux sont des animaux catholiques fervents : même les femelles reçoivent les ordres et peuvent porter la bonne parole. Elles sont d’ailleurs plus efficaces que le mâle dans cet exercice : ne dit-on pas que l’abbé chamelle roule tout le monde dans la farine ?

Comme toutes les femelles, la  chamelle possède un cycle, mais elle ne fréquente pas les vélodromes pour autant : elle utilise une protection adaptée ; on la surnomme alors la Camel filtre : l’humour des caravanes est souvent corrosif, parfois sexiste. Peut-on toutefois reprocher aux mâles de déblatérer sur leur compagne quand t’es dans le désert depuis trop longtemps ?

Dans l’Evangile selon saint Matthieu, on peut lire : « Il est plus aisé pour un chameau d'entrer par le trou d'une aiguille que pour un riche d'entrer dans le royaume de Dieu ». Ces saints voyaient la vie par le petit bout de la lorgnette, car la vraie question c’est de savoir si le riche peut entrer dans le trou du chameau sans y avoir été invité par les agents de la Sncf. De plus, un riche très petit peut passer par le trou d’une aiguille très grosse. Quant à la largeur de la porte du royaume de Dieu, je n’ai rien trouvé dans le catalogue Lapeyre.

Pour cette raison, je pense que l’on peut considérer que saint Matthieu est l’ancêtre spirituel de Pierre Dac.

Michel Tournon


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19 février 2008 2 19 /02 /février /2008 00:29

B comme  Brebis

 
 

    Ce qui différencie la brebis du bélier, c’est la présence de bas résilles sur ses gigots. À part cela, il s’agit du même animal version femelle. Cependant, les béliers homos jouent à saute-mouton et les hétéros à saute brebis. Il faut toutefois reconnaître que le sauté de mouton est une recette plus savoureuse que le sauté de brebis, ce qui confirme que même chez les ovins, la femelle est inférieure au mâle. Curieusement, on ne mange pas une brebis qui vient de se faire sauter, on la boit, comme le dit l’adage populaire : « il faut boire l’ovin quand il est tiré ».

 

    Comme tous les moutons, la brebis paît, quelquefois l’apéro, aux alentours de midi. Ces ovins adorent les facéties et le mâle dit parfois à la femelle : « je t’invite chez moi manger un cassoulet, ensuite nous paîtrons ensemble dans la prairie ». On voit par là que l’humour animal est redoutable et qu’Anne Roumanoff  n’a qu’à bien se tenir. La conjugaison du verbe paître est d’ailleurs bien étrange : pas de formes passées composées quel que soit le mode, mais il existe l’impératif : « Paissez ! » dit le berger à ses moutons. « Paissons ! » reprennent en chœur les moutons. Cette harmonie pastorale, qui me rappelle Le Secret de Brokeback Mountain, me réchauffe le cœur and I say to myself what a wonderful world.

 

    Pour être gravide, la femelle doit recevoir des coups de bélier. Le petit de la brebis se nomme l’agneau, et comme ces animaux n’ont pas d’imagination, la plupart se prénomme Pascal. Les petits agneaux ont autant d’humour que leurs parents : entre eux, ils surnomment le boucher qui va les égorger « le saigneur des agneaux », ce qui montre que l’humour est aussi la politesse du désespoir ovin. Les tripes d’agneau sont un met divin, surtout lorsqu’elles contiennent l’extrémité de l’intestin qui se nomme « l’anus dei ». Le navarin d’agneau est aussi un plat délicieux, nettement supérieur au Navarro d’Hanin.

 

    Comme le Graham  la brebis bêle. Son petit aussi, c’est pour cette raison que l’on dit que le baby bêle, ce qui est franchement paradoxal pour un fromage fait avec du lait de vache.

 

    Va rejoindre ton troupeau, petite brebis et merci pour le roquefort.

 

 
Michel Tournon

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24 janvier 2008 4 24 /01 /janvier /2008 09:53
L'âne

    L’âne, comme l’éléphant a une bonne mémoire : le « coup de pied de l’âne » est la preuve qu’il a de la suite dans l’équidé. C’est un mammifère quadrupède qui se déplace à pied, contrairement aux vélocipèdes qui se déplacent à deux roues. La femelle se nomme l’ânesse et le petit ânon. Lorsque la mère a des triplés, on parle de tri ânons, fatalement petits. Le facteur ne passe jamais pour les calendriers chez les ânes puisque le nombre de prénoms y est très réduit : Âne-Marie, Âne-Aymone, Âne-Sophie…  L’ânon ânonne et quand il pédale dans le yaourt, il danone alors que quand il est en groupe, il va allegro ânnone troupeau.

    Contrairement au cheval, l’âne n’a pas de naseaux mais un nez que l’on dit très beau : le beau nez d’âne est bien connu dans nos écoles. D’ailleurs, nez, naseaux, narines… quelle importance du moment qu’on ne manque pas d’air ? Et puis, le droit des nez n’est pas plus important que le droit d’ânesse.

    Le croisement entre un cheval et une ânesse donne le bardot. En revanche, le croisement de Bardot avec le facteur Cheval est inenvisageable puisqu’ils n’ont pas vécu à la même époque. Avec le facteur Rhésus, c’eût été possible mais là, je pose la question : pourquoi dit-on « riche comme Rhésus » alors qu’il s’agit d’un facteur sans gain ? La mule, quant à elle, est le produit du croisement entre une jument et un âne. Généralement, elle est de couleur grise, hormis la mule ticolore, et plutôt pauvre, sauf la mule timillionnaire. La mule accepte sans problème de gros chargement ; pour Emule, ce serait plutôt du téléchargement.

    Les ânes connus sont très nombreux. En premier, on trouve l’âne de Buridan, mort d’avoir trop hésité entre le picotin et un seau d’eau, tellement il était en manque de l’un et de l’autre. On observe le même comportement chez la femelle de l’homme lorsqu’après la douche, elle hésite sur les vêtements qu’elle va mettre. Cependant, le taux de mortalité est nettement plus bas. Autres ânes connus : l’âne à mite (dit aussi l’âne à phtaline), l’âne à Lise, l’âne de Bamako (appelé aussi l’âne au Mali) et bien sûr, l’âne à Tommy, source de comparaison.

    L’âne est aussi un animal de transport exemplaire pour les humains : ne dit-on pas « monté comme un âne » ? Mais comme on ne dit pas « montée comme une ânesse », je ne suis pas sûr de la validité ce cette expression.


Michel Tournon

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11 décembre 2007 2 11 /12 /décembre /2007 00:34

        Récemment, nous parlions des Inuits. Évoquer les Inuits sans parler du renne, c’est comme un baiser sans moustache, Milan sans Remo ou un apéritif sans gria. Dans le Grand Nord, c’est au renne que l’homme doit sa survie : il se nourrit de sa chair et confectionne, grâce au cuir de cette bête, ceintures et harnais : l’Inuit a donc lard et la lanière, ce qui n’est pas donné à tout le monde sous cette latitude.

        En Amérique du Nord, le renne se nomme « caribou ». L’origine de ce mot est simple : le premier Inuit qui mit un morceau de renne dans la marmite, s’aperçut que même lorsqu’on arrêtait le feu, la gamelle continuait à bouillonner. Il se mit alors à scander une complainte, rapportée par Jean Malaurie dans son livre Les derniers Rois congratulés : «On, on, on, l’renne, i n’est pas mor, caribou encor, caribou encor !”. Malgré la rusticité du propos, on comprend aisément l’étymologie de ce vocable.

        À la saison des amours, le mâle bourre la renne et comme dans les familles royales, on trouve des rennes mères. Toutefois, contrairement aux usages royaux, le petit n’est pas un dauphin mais simplement un bébé renne. Mère nature est vraiment facétieuse. Le renne n’a pas beaucoup d’imagination pour choisir le prénom de sa progéniture. Pour cette raison, on trouve plein de rennes Claude et plein de rennes Marguerite. Mais bon, dans la mesure où ils finiront tous en pot-au-feu, est-il nécessaire  de leur fournir un calendrier avec tous les prénoms ?

        Selon la tradition populaire, le père Noël est tiré par les rennes. Il n’a pas l’air de s’en plaindre pour autant ; en conséquence,  il fait aussi  partie de la grande famille des ongulés. Ne l’oublions pas : la zoophilie est naturelle puisque les animaux la pratiquent. Le père Noël se déplace avec un chariot à six rennes, ce qui le rend prioritaire. Et grâce aux rênes du renne l’étrenne ne traîne pas !

        Respectons ce ruminant qui nourrit l’Inuit et broute le jour.

Michel Tournon

 

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