Date : Samedi 24. Juin 2006 7:41
De : Ze Bath Leurre
Objet : prêt-à-rimer – Corneille
l'original :
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LES IMPRECATIONS DE CAMILLE
Rome, l'unique objet de mon ressentiment !
Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant !
Rome qui t'a vu naître, et que ton coeur adore !
Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore !
Puissent tous ses voisins ensemble conjurés
Saper ses fondements encor mal assurés !
Et si ce n'est assez de toute l'Italie,
Que l'Orient contre elle à l'Occident s'allie;
Que cent peuples unis des bouts de l'univers
Passent pour la détruire et les monts et les mers !
Qu'elle même sur soi renverse ses murailles,
Et de ses propres mains déchire ses entrailles !
Que le courroux du Ciel allumé par mes voeux
Fasse pleuvoir sur elle un déluge de feux !
Puissé-je de mes voeux y voir tomber ce foudre,
Voir ses maisons en cendre, et tes lauriers en poudre,
Voir le dernier Romain à son dernier soupir,
Moi seule en être cause et mourir de plaisir !
(Pierre Corneille, Horace, acte IV, scène 5)
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le prêt-à-rimer :
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LES DECOCTIONS DE CAMOMILLE ?
Rhum, à qui je confie mes moindres sentiments !
Rhum, toi mon conseiller de jour comm' nuitamment !
Rhum, ô breuvage divin qu'entre tous j'adore !
Rhum, enfin qui me soule et qui me déshonore !
Je promets qu'j'essayerai d'être moins con, juré !
D'être moins exclusif, si ça peut rassurer;
je goûterai aux sobres boissons d'Italie,
même si ça me fait vomir et me salit ;
j'essayerai d'autres goûts, acides et amers,
quitte à me frapper la tête sur la muraille,
même au risque de me tordre à mort les entrailles.
Je te le promets, Rhum ! et je forme le voeu
de ne plus succomber, sans combrattre, à ton feu,
même si entre nous ce fut le coup de foudre
et qu'il suffit d'un rien pour enflammer la poudre.
Mais, Rhum, dis-moi pourtant qu'à mon dernier soupir
tu seras là... ça me fera tell'ment plaisir !
Ze Bath Leurre
> Horace ! ô j'ai la poisse !
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