Victor Hugo datait souvent ses poèmes. Il en a écrit tellement qu'on en trouve à toutes les dates de l'année :
Voici la cinquième et dernière partie d'un long poème que Victor Hugo écrivit du 29 janvier au 2 février (1818) ; il avait alors 16 ans
(la première partie se trouve là : http://sororimmonde.over-blog.com/article-1738055.html )
(la deuxième partie se trouve là : http://sororimmonde.over-blog.com/article-1738198.html )
(la troisième partie se trouve là : http://sororimmonde.over-blog.com/article-1738367.html)
(la quatrième partie se trouve là : http://sororimmonde.over-blog.com/article-1749498.html )
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OCEAN
VERS DE JEUNESSE
LA MORT DE LOUIS XVII
(suite et fin)
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" Toi, noble enfant, reviens vers les esprits célestes,
Viens boire en paix l'oubli de tes destins funestes
Au sein de tes aïeux ;
Accours, tu vas jouir des baisers d'une mère ;
Cette couronne, hélas ! que t'arracha la terre,
T'attend au haut des cieux."
Le prince alors quitta sa dépouille mortelle ;
Et les anges chantaient, sur la harpe éternelle,
Les maux qu'il a soufferts ;
Ils célébraient sa mort, plus douce que sa vie ;
Et la France sans rois, par le glaive asservie,
Gémissait su ses fers.
Ombres de nos héros, vous suivîtes Navarre ;
On vous vit avec lui fuir cette avare
Qui repoussa vos corps ;
Les tyrans détestaient le jour, qui vit leurs crimes,
Et redoutaient encor de trouver leurs victimes
Dans l'empire des morts.
Tel, pour jamais couché sur une mer de soufre,
Caïn semble lui-même, auteur des maux qu'il souffre,
Créer ses châtiments ;
Son flanc noir d'un vautour repaît la faim cruelle,
Et toujours renaissant, sa poitrine éternelle
Est féconde en tourments.
Victor Hugo - du 29 janvier au 2 février 1818