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13 avril 2006 4 13 /04 /avril /2006 09:06

Voici un poème que Victor Hugo a écrit un 13 avril :

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TOUTE LA LYRE

LES SEPT CORDES

VII - LA FANTAISIE

XXIII - CHANSONS

VIII - LA CHANSON DU SPECTRE


Qui donc êtes-vous, la belle ?
Comment vous appelez-vous ?
Une vierge était chez nous ;
Ses yeux étaient ses bijoux.
Je suis la vierge, dit-elle.
Cueillez la branche de houx.

Vous êtes en blanc, la belle ;
Comment vous appelez-vous ?
en gardant les grands boeufs roux,
Claude lui fit les yeux doux.
Je suis la fille, dit-elle.
Cueillez la branche de houx.

Vous portez les fleurs, la belle ;
Comment vous appelez-vous ?
Les vents et les coeurs sont fous,
Un baiser les fit époux.
Je suis l'amant, dit-elle.
Cueillez la branche de houx

Vous avez pleuré, la belle ;
Comment vous appelez-vous ?
Elle eut un fils, prions tous,
Dieu le prit sur ses genoux.
Je suis la mère, dit-elle.
Cueillez la branche de houx

Vous êtes pâle, ma belle ;
Comment vous appelez-vous ?
Elle s'enfuit dans les trous,
Sinistre, avec les hiboux.
Je suis la folle, dit-elle.
Cueillez la branche de houx.

Vous avez bien froid, la belle ;
Comment vous appelez-vous ?
Les amours et les yeux doux
De nos cercueils sont les clous.
Je suis la morte, dit-elle.
Cueillez la branche de houx.


Victor Hugo - 13 avril 1855

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12 avril 2006 3 12 /04 /avril /2006 16:14

Voici un poème que Victor Hugo a écrit un 12 avril :

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TOUTE LA LYRE

LES SEPT CORDES - V

- XLIV -


Ah ! vous faites du froid devoir votre bonheur !
Ah ! vous ne buvez pas l'oubli de votre honneur.
Et l'impudeur, l'orgie, et la honte, à plein verre !
Ah ! vous êtes prudent, économe, sévère,
Pour marcher le front haut, et c'est votre souci !
Vous ne voulez pas être un jour à la merci
Des gens qui font métier de tarifer une âme,
Et d'acheter tantôt l'homme, et tantôt la femme !
Ah ! vous avez présent à l'esprit l'affreux sort
De ceux que la faim sombre a, sous peine de mort,
Forcés d'être valets et de se vendre au maître,
Et vous ne jetez pas l'argent par la fenêtre,
Eh bien ! vous êtes pingre, avare, grigou, rat,
Pire qu'un misérable et presque un scélérat !
Ladre ! dit la catin. Pleutre ! ajoute le prêtre.
La vertu vous est vice, et ne voulant pas être
En ce temps de coeurs plats parlant un vil jargon,
Arétin ou Dangeau, vous êtes Harpagon !


Victor Hugo - 12 avril 1874

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11 avril 2006 2 11 /04 /avril /2006 16:09

Voici un court poème que Victor Hugo a écrit un 11 avril :

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DERNIERE GERBE

- LVI -


Quand le soleil d'avril rit à travers les feuilles,
Quand, d'un regard charmant, joyeuse, tu m'accueilles,
Je sens un feu divin dans mon coeur s'allumer ;
Sans l'amour, sans la foi, notre âme serait noire.
Dieu ne l'a pas voulu. La nature fait croire,
La femme fait aimer.


Victor Hugo - 11 avril 1843

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10 avril 2006 1 10 /04 /avril /2006 11:27

Voici un poème que Victor Hugo a écrit un 10 avril :

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LES RAYONS ET LES OMBRES

VI - SUR UN HOMME POPULAIRE


Ô peuple ! sous ce crâne où rien n'a pénétré,
Sous l'auguste sourcil morose et vénéré
Du tribun et du cénobite,
Sous ce front dont un jour les révolutions
Feront en l'entr'ouvrant sortir les visions,
Une pensée affreuse habite.

Dans l'Inde ainsi parfois le passant curieux
Contemple avec respect un mont mystérieux,
Cime des nuages touchée,
Rêve et croit respirer, sans approcher trop près,
Dans ces rocs, dans ces eaux, dans ces mornes forêts,
Une divinité cachée.

L'intérieur du mont en pagode est sculpté.
Puis vient enfin le jour de la solennité.
On brise la morte murée.
Le peuple accourt poussant des cris tumultueux ; --
L'idole alors, foetus aveugle et monstrueux,
Sort de la montagne éventrée.


Victor Hugo - 10 avril 1839

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9 avril 2006 7 09 /04 /avril /2006 11:21

Voici un poème que Victor Hugo écrivit un 9 avril :

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TOUTE LA LYRE

LES SEPT CORDES - VI

- XLII -


J'étais un lycéen honnête ;
Denise avait l'oeil hasardeux ;
Elle était belle et j'étais bête ;
Nous faisions un conte à nous deux.

Ainsi que la belle Fosseuse,
Elle riait des imprudents ;
L'huître en perle est connaisseuse,
C'est pourquoi j'admirais ses dents.

Un jour elle me dit : farouche !
Et m'offrit un baiser moqueur.
Je pris le baiser sur ma bouche
Et sentis la morsure au coeur.


Victor Hugo - 9 avril 1855

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8 avril 2006 6 08 /04 /avril /2006 07:03

Voici un poème que Victor Hugo a écrit un 8 avril ( sans mention de l'année,
mais vraissemblablment dans les années 1870-1875. ) :

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L'ART D'ÊTRE GRAND-PERE

VI - GRAND ÂGE ET BAS ÂGE MÊLES

- IX -


Et Jeanne à Mariette a dit : -- Je savais bien
Qu'en répondant : c'est moi, papa ne dirait rien. (*)
Je n'ai pa peur de lui puisqu'il est mon grand-père.
Vois-tu, papa n'a pas le temps d'être en colère,
Il n'est jamais beaucoup fâché, parce qu'il faut
Qu'il regarde les fleurs, et quand il fait bien chaud
Il nous dit : N'allez pas au grand soleil nu-tête,
Et ne vous laissez pas piquer par une bête ;
Courez, ne tirez pas le chien par son collier,
Prenez garde aux faux pas dans le grand escalier,
Et ne vous cognez pas contre les coins des marbres.
Jouez. Et puis après il s'en va dans les arbres.


Victor Hugo - 8 avril.

(*) ces vers font réponse à un autre poème que Victor Hugo avait écrit un 4
avril (sûrement de la même année) -- poème qui n'avait pas été retenu le 4
avril dernier, et dont je vous livre ci-après les derniers vers.
Ce poème intitulé "le pot cassé", raconte comment Jeanne a endossé la
responsabilité du bris d'un pot causé par Mariette :

"...
Donc je tenais beaucoup à ce vase. Il est mort.
J'arrivai furieux, terrible, et tout d'abord :
-- Qui a donc fait cela ? criai-je. Sombre entrée !
Jeanne alors, remarquant Mariette effarée,
Et voyant ma colère et voyant son effroi,
M'a regardé d'un air d'ange, et m'a dit : -- C'est moi. "


( V. Hugo, L'art d'être grand-père, VI, 8 )

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6 avril 2006 4 06 /04 /avril /2006 23:00

Voici un poème que Victor Hugo a écrit un 7 avril :

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LA LEGENDE DES SIECLES

XXXVI - LE GROUPE DES IDYLLES

XII - DANTE


Thalès n'était pas loin de croire que le vent
Et l'onde avaient créé les femmes ; et devant
Phellas, fille des champs, bien qu'il fût de la ville,
Ménandre n'était point parfaitement tranquille ;
Moschus ne savait pas au juste ce que c'est
Que la femme, et tremblait quand Glycère passait ;
Anaxagore, ayant l'inconnu pour étude,
Regardait une vierge avec inquiétude ;
Virgile méditait sur Lycoris ; Platon
Dénonçait à Paphos l'odeur du Phlégéton ;
Plaute évitait Lydé ; c'est que ces anciens hommes
Redoutaient vaguement la planète où nous sommes ;
Agd et Tellus étaient des femelles pour eux ;
Ils craignaient le travail perfide et ténébreux
Des parfums, des rayons, des souffles et des sèves.
Les femmes après tout sont peut-être des rêves ;
Quelle âmes ont-elles ? Nul ne peut savoir quel dieu
Ou quel démon sourit dans la nuit d'un oeil bleu ;
Nul ne sait, dans la vie immense enchevêtrée,
Si l'antre où rêve Pan, l'herbe où se couche Astrée,
Si la roche au profil pensif, si le zéphyr,
Si toute une forêt acharnée à trahir,
A force d'horreur, d'ombre, et d'aube, et de jeunesse,
Ne peut transfigurer en femme une faunesse ;
Dans tout, ils croyaient voir quelque spectre caché
Poindre, et Démogorgon s'ajoutait à Psyché.
Ces sages d'autrefois se tenaient sur leurs gardes.
La possibilité des méduses hagardes
Surgissant tout à coup, les rendait attentifs ;
De la sombre nature ils se sentaient captifs ;
Perse reconnaissait dans Eglé, la bouffonne
Qui se barbouille avec des mûres, Tisiphone ;
Et plusieurs s'attendaient à voir subitement
Transparaître Erynnis sous le masque charmant
De la naïve Aglaure ou d'Iphis la rieuse ;
Tant la terre pour eux était mystérieuse.


Victor Hugo - 7 avril 1874.

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5 avril 2006 3 05 /04 /avril /2006 23:00

Voici un poème que Victor Hugo a écrit un 6 avril :

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LA LEGENDE DES SIECLES

XXXVI - LE GROUPE DES IDYLLES

XI - LONGUS


Chloé nue éblouit la forêt doucement ;
Elle rit, l'innocence étant un vêtement ;
Elle est nue, et s'y plaît ; elle est belle, et l'ignore.
Elle ressemble à tous les songes qu'on adore ;
Le lys blanc la regarde et n'a point l'air fâché ;
La nuit croit voir Vénus, l'aube croit voir Psyché.
Le printemps est un tendre et farouche mystère ;
On sent flotter dans l'air la faute involontaire
Qui se pose, au doux bruit du vent et du ruisseau,
Dans les âmes ainsi que dans les bois l'oiseau.
Sève ! hymen ! le printemps vient, et prend la nature
Par surprise, et, divin, apporte l'aventure
De l'amour aux forêts, aux fleurs, aux coeurs. Aimez.
Dans la source apparaît la nymphe aux doigts palmés,
Dans l'arbre la dryade et dans l'homme le faune ;
Le baiser envolé fait aux bouches l'aumône.


Victor Hugo - 6 avril 1860

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5 avril 2006 3 05 /04 /avril /2006 08:42

Voici un poème que Victor Hugo a écrit un 5 avril ( sans mention de l'année )
:

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TOUTE LA LYRE

LES SEPT CORDES - VI

XXXV - NIVEA NON FRIGIDA


Elle prouve que la blancheur
N'ôte à la femme
Aucune ivresse, aucun bonheur,
Aucune flamme ;

Qu'en avril les coeurs sont enclins
Aux tendres choses,
Et que les bois profonds sont pleins
D'apothéoses ;

Qu'une belle fait en tout lieu
Son doux manège,
Et que l'on peut être de feu,
Etant de neige.


Victor Hugo - 5 avril

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3 avril 2006 1 03 /04 /avril /2006 23:00

Voici un poème que Victor Hugo écrivit un 4 avril ( sans mention de l'année ):

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TOUTE LA LYRE

LES SEPT CORDES - VI

XXXVII - A MADAME J ***


Âme, statue, esprit, Vénus,
Belle des belles,
Celui qui verrait vos pieds nus
Verrait des ailes.

A travers vos traits radieux
Luit l'espérance ;
Déesse, vous avez des dieux
Le transparence.

Comme eux, vous avez le front pur,
La blancheur fière,
Et dans le fond de votre azur
Une lumière.

Pas un de nous, fils de la nuit,
Qui ne vous sente
Dans l'ombre où tout s'évanouit,
Eblouissante !

Vous rayonnez sous la beauté ;
C'est votre voile.
Vous êtes un marbre, habité
Par une étoile.


Victor Hugo - 4 avril. Paris

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