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11 février 2004 3 11 /02 /février /2004 09:01

   Date : Wed, 11 Feb 2004 09:01       

     De : Olivier Nduhungirehe
  Objet : Il était une fois, Ildephonse.


Il était une fois, Ildephonse.

Par Olivier Jean Patrick Nduhungirehe.

Il était une fois en l'an de grâce situé quelque part dans le
millénaire passé, le beau royaume du Bugoyi.

Le docteur (…en medecine) :

Ah Madame ! Votre enfant est un tout joufflu garçon !
Il sort la tête le premier, ce qui dénote sa politesse
Votre fils aura donc de bonnes manières et de jolies façons
Ce qui est un signe avant-coureur d'une très grande sagesse.

Que vois-je? Il est aussi doté de mains fermes de maçon
Ce qui montre qu'il sera hélàs d'une quelconque délicatesse !
Mais qu'il sera très à l'aise dans un vignoble devant un arçon
Sarmentant vaillamment le vigne à la vue de sa maîtresse.

La mère (courage) :

Docteur, le sein est-il meilleur que le biberon ?
Donne-t-il au bébé moins de ronron ?
Après la tétée, le sein restera-t-il marron ?
Dites-moi Docteur, sera-t-il toujours rond ?

Le docteur :

En tant que médecin, je vous conseillerais le sein
Ce que je vous concédais déjà lorsque vous étiez enceinte
Le sein rend sain d'esprit et rend l'enfant sérieux,
Sexy, serviable ainsi que serein parmi les siens
Ce qui l'aidera à distinguer les martiens des anciens
Et ce, jusqu'au jour où il siéra le seigneur des cieux
Qui lui fera signe de s'asseoir au sein des saints.

C'est à vous le père de couper le cordon ombilical !
Mais de grâce ne le confondez pas à une vertèbre cervicale
Ce qui causerait d'énormes complications médicales
Qui ne rendront certes pas votre enfant bancal
Mais qui le feront devenir tout sauf amical.

Le père (courage) :

Vous ne croyez quand même pas que j'ai des mains de chacal?
Que de mes responsabilités parentales, je me décale ?
Croyez-vous que, tel Montand, je joue « I comme ils calent» !
Eh bien non, car c'est vous qui aurez droit à une «chute
verticale»!
Mais rassurez-vous, «Icare», je possède également des
notions chirurgicales.

Dis moi, ma mie, aurais-tu déjà un prénom en tête ?
Qui surclasse les autres de façon nette ?
Qui soit autre que celui de ta sainte fête ?
Mais qui ne fasse penser qu'on a enfanté une féroce bête?
Au risque qu'une flèche dans son corps, on mette ?
Ma femme, si tu m'aide, pour toi j'aurais une dette !

Répondez-moi mon cœur! Quel prénom veux-tu qu'on lui attribue
Qui fasse plaisir à notre vaste tribu ?
Même à l'oncle paysan avant que son vin, il n'ait bu ?
Comme ça, à la reflexion paternelle tu contribues !

La mère :

Pour «Paulin», j'ai une tendresse !
Ce qui d'ailleurs est le souhait de notre nièce, l'hotesse.

Le père :

Non, ce prénom-là ne me donne allegresse !
Mais ce sera pour la prochaine altesse
A condition qu'elle ne soit une princesse
Plus féroce qu'une tigresse
Lors de son baptême à la messe
Dans la quelle elle sera une déesse.

Pour notre Paulin, je pressens une grande adresse
Une force physique jamais en baisse
Ce qui, j'espère, ne m'apportera ni tristesse
Ni ire, mais bonheur jusqu'à l'ivresse
Et à notre famille, éternelle liesse !

Mais pour celui-ci, je songe à «Ildephonse».

J'espère que notre Ildephonse deviendra pieux
Au lieu de voir son âme creux
Alors qu'il sera faible et vieux
Devant son créateur, le Dieu des cieux.
A vous Docteur et Madame, qui dit mieux ?

La mère :

Mais que dites-vous dans ces lieux ?
Vous désirez l'appeler Alphonse ?
Mon prince, on dirait une féroce once !

Le père :

Allons Madame, votre ouïe, ne commandez ?
Ma voix grave, n'entendez ?
Et votre fatigue, ne prétendez !
De grâce, votre attention, amendez !

C'est Ildephonse! Avec Alphonse, ne confondez !
Sauf si les «lettres de mon moulin», vous défendez !
Que la résurrection de Daudet, vous demandez !
Ou que son esprit, vous quémandez !

J'espère Docteur que l'enfant ne sera point infirme
Que dans la fontanelle d'Ildephonse; point de fente
Que notre fils ne fera que fonder une famille
Qui ne soit en rien foldingue mais florissante
Et enfoncer, sans faille, les portes de la fortune
D'un fou succès et d'une faste vie:

Devenir un fonctionnaire des finances non fainéant
Un phénoménal financier à carrière fleurie
Un fleuron du football dont la fulgurance
Enflammera les filles de Florence
Et pourquoi pas finalement propriétaire foncier ?

Il ne serait, j'imagine, d'aucune offence
A vous ma femme, ma fine, ma fleur
De le plonger sans tarder dans les fonts baptismaux
Face au seigneur notre faiseur
Afin que cette belle vie ne soit fictive !

Mais je prie Dieu afin de ne pas fondre en larmes
Afin de ne pas devenir fou furieux
Car j'ai un funèbre présage :
Voir tous mes espoirs fondus
Voir tous mes désirs partir en fumée.

Seigneur, entendez ma fervente prière
Qu'Ildephonse fasse sans feinte
Ce que des foules de fils furieux font
Aussi fermées que frondeuses:
Se défoncer frénétiquement au formol
Et autres produits pharmaceutiques
Et bénéficier du fonds d'assistance
Aux frêles frères, fils, filles
Et femmes à mauvais fond.

Mon créateur, je me confesse, il ne faut pas
Qu'Ildephonse se forge une triste réputation
Pleine de funeste fulmination, de fragilité d'esprit
De bienséance confinée, de flexibilité mentale
D'arrogance futile et de mauvaise foi.

Et ce, sans se focaliser sur sa famille
Ce qui n'aurait donné que flatulence
Au fou du Roi Louis de Funès
Avant que son foie ne lui soit fatal.

Mon père, je vous fais mes prières car
J'ai peur que le futur ne le fasse devenir fou
Que son bon esprit ne soit que fugace
Que sa politesse ne s'avère que furtive.

Seigneur, je m'adresse à vous fermement
Que pour trouver son âme, il ne faille fureter
Je prie qu'il ne devienne plein de fureur
De fumantes certitudes, de regards furibonds.

Je vous implore finalement
Qu'il ne fasse des fiançailles avec Lucifer
Que ses frasques frénétiques ne l'entraînent
A la facilité de s'affairer à des familles
Des fantômes, alors que la fascination pour les fils
Ne se soit jamais révélée sinistrement fertile.

Mon Dieu, faîtes qu'il ne s'enfonce dans les bas fonds
D'une frange de la Flandre, de la France et de Navarre
Dont la fonction n'inspire guère franc respect
Et fomenter avec son esprit foncé
Un fonçage affabulateur, verbal ou bestial
Dont la fin ne sera sifflée que lors de ses funérailles !

La mère :

Ainsi font font font !

Le docteur :

Alléluia !


Olivier Nduhungirehe.


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