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19 février 2004 4 19 /02 /février /2004 09:01

   Date : Thu, 19 Feb 2004 09:01       

     De : Serge  
  Objet : Délires printaniers (revus si si)

Délires printaniers ( V   ) par Serge.m

ô Ronsard ô parnasse ô crème chantilly.
C'est l'printemps aujourdui!
Les oiseaaux font cuicui
Et l'on voit dans le ciel sur son nuage gris
Fuir l'hiver honteux
Pâle et amaigri.

ô printemps, ô folies des sèves et des eaux
Aubades des hérons dans les bruissants roseaux
ô cataclysmes fous des fibres et des sens
Voici qu'on se bouscule à la pompe à essence
Pour aller folâtrer dans les bois du pays
Pour voir si le muguet  n'y serait pas fleuri.
ô la douceur de voir s'éloigner ces mois sombres
Et leurs névroses et leurs chloroses et leurs because
ô démences heureuses d'entrevoir aux jardins
Éclore dans l'herbette les crocus en or fin
Et d'entendre tinter dans les sous bois aimés
Le perce neige heureux des beaux jours annoncés
O printemps ô délires ô sèves pétulantes
Les eaux en rut roulent des ressacs de tritons
Qui ce soir à la brune insatisfaits viendront
Après avoir en vain cherché leur âme sour
Dans la gadoue obscure des infects bas fonds.
Auprès du dieu des eaux revendiquer en chour
C'est là que les  Suzon faunesses en jupon
Voyant courir au loin des croupes d'étalons
Piaillent aux cantonades : «  Dépêchons-nous filons
Car nous filons ici un néfaste coton.
Et c'est dans la futaie un envol de pétales
Tandis que jurent au loin d'acnéiques grands mâles.
Sous cet envolement d'espérances à prendre
Qu'il leur faudra ailleurs autrement entreprendre.
O printemps ô folie ô sèves cotonneuses
Ô montées mal torchées dans les poitrines creuses
De ces âcres appels cuivres mal embouchés
Vous filez des cotons pour des cocons légers
En sortant de ce puits frigide qu'est l'hiver
Et l'on comprend très bien les têtes à l'envers
Quand chantent les bourgeons et que haussent le ton
Les fanfares agrestes qui réveillent les corps
Et qui font pompompon dans les roses vallons.
ô saison ô satyres aux lyres en fusion
Le champ d'amour est clos. y luttent les bourdons
Les poètes frémissent et leur encre bouillonne
Comme le vin nouveau qui s'éclate en la tonne
Impatients de passer un 'anneau d'or aux mots
Qui en ces temps hardis sont christs et puceaux.
O saison ô délire Vivent les temps nouveaux
Et si l'amour se risque nez furtif au bourgeon
Couper le poil en quatre il n'en est pas question
Comme dirait Sanson, prenons ce qui est bon
Et mettons-nous à table à l'heure où les grands boeufs
Abandonnent l'étable et vont avec les vaches
Aux longs cils, aux yeux doux folâtrer dans les mâches
Sans savoir oublier hélas qu'ils ne sont que des boufs.


Serge.M

Bonne journée

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