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De : JMF
Date : Dimanche 11, Novembre 2001 11:02
Objet : Deux sonnets, pour changer
Sonnet pour une mer émouvante
Ils cuisent, sur l'arène alignés,
plus fort qu'en une chapelle ardente,
et l'ennui des vagues redondantes
empèse leurs sommeils résignés.
Parfois, l'un se met à trépigner
que pique une bestiole emmerdante
et l'autre, d'une ironie mordante,
pour le chambrer, feint de s'indigner.
Qui sont-ce ? Des cadavres ? Non pas.
Les intenses rougeurs qu'ils étalent,
sauf sur leurs attributs ou appas,
sont d'un mal qui, l'été, vient ronger
les fûtés des départementales
qu'a libérés le temps des congés.
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Disette dans les grandes familles
Le soir venu, les grands candélabres,
faute de suif, demeurent éteints.
"Cela vaut mieux", lâche ce crétin
de Gontran, dont le teint se délabre
d'avoir à faire ceinture. Un sabre
lui pend au bras. "La chasse, tintin !"
bredouille-t-il. Mère alors tente un
ragoût de salpêtre et de cinabre,
mais cela ne fait à la tribu
guère de bien. C'est prémonitoire
de ce que, pour eux tous, cette histoire
va s'arrêter quand, tout chagrin bu,
l'aïeule, hier encor sourde aux prières,
cède aux casernes sa chambrière.
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JMF.
