W comme Wapiti
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Le wapiti est un cerf dont le nom vient de la tribu des algonquins, à ne pas confondre avec la tribu des hurons dont est originaire l’indien du Village People, puisqu’il s’agit d’un gay huron. Le wapiti est le plus grand cervidé du monde après l’élan. Bizarrement, sans élan il arriverait le premier ; ces animaux ont une logique qui ne cesse de m’étonner.
Le wapiti est une espèce d’ongulé, variété fort répandue sous nos climats. Ses pattes se terminent par deux doigts, de telle sorte que les petits qui apprennent à compter sur leurs pattes utilisent le système binaire pur de la montagne. La femelle se nomme la biche mais ne se prénomme pas forcément Eugène.
Le wapiti est un herbivore ; il se délecte en particulier des ramures des arbres. Certains petits wapitis dyslexiques mangent des armures et meurent prématurément, rouillés de l’intérieur, preuve que les méfaits de la méthode globale s’inscrivent dans le processus de sélection naturelle décrit par Darwin. Lorsqu’il se nourrit, cet animal est très vulnérable, car il suffit au chasseur de l’appeler pour le faire apparaître puisque wapiti vient en mangeant. S’il ne vient pas, on a affaire à un faux cerf, vil contrefacteur.
À la saison des amours, le wapiti cherche une compagne. Mais comment faire ? Pour le crocodile, c’est facile : quand il voit une femelle, il lacoste sans manière. Pour le rat, qui vit de rapine, l’affaire est conclue rapidement. Le Wapiti aborde la femelle en lui disant « Aimez-vous brame » ? Cette prise de contact n’est pas vraiment glamour, même en rut mineur. Le brame reste toutefois un effet de cerf, véritable avis à la copulation.
L’acte consommé, le cervidé devient un cerf vidé et quelques mois plus tard, la femelle met bas, parfois avec un porte-jarretelles, car même dans ces moments-là, les femelles sont toutes les mêmes. L’éternel féminin existe aussi chez les cervidés : les bois qui ornent le front du mâle en sont une preuve.
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Michel Tournon