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5 juin 2006 1 05 /06 /juin /2006 08:13
N'ayant pas de poème de Victor Hugo écrit un 5 juin, je vous propose
celui-ci, écrit en juin 1831 ( sans mention du jour ) :

+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+..+.+

LES CONTEMPLATIONS

LIVRE PREMIER - AURORE

- II -


Le poëte s'en va dans les champs ; il admire
Il adore ; il écoute en lui-même une lyre ;
Et le voyant venir, les fleurs, toutes les fleurs,
Celles qui des rubis font pâlir les couleurs,
Celles qui des paons mêmes éclipseraient les queues,
L'es petites fleurs d'or, les petites fleurs bleues,
Prennent, pour l'accueillir agitant leurs bouquets,
De petits airs penchés ou de grands airs coquets,
Et, familièrement, car cela sied aux belles :
-- Tiens! c'est notre amoureux qui passent ! disent-elles.
Et, pleins de jour et d'ombre et de confuses voix,
Les grands arbres profonds qui vivent dans les bois,
Tous ces vieillards, les ifs, les tilleuls, les érables,
Les saules tout ridés, les chênes vénérables,
L'orme au branchage noir, de mousse appesanti,
Comme les ulémas quand paraît le muphti,
Lui font de grands saluts et courbent jusqu'à terre
Leurs têtes de feuillées et leurs barbes de lierre,
Contemplent de son front la sereine lueur,
Et murmurent tout bas : C'est lui ! c'est le rêveur :

Victor Hugo - Les Roches, juin 1831

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