6 juin 2006
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N'ayant pas trouvé de poème écrit par Victor Hugo un 6 juin, je vous propose
celui-ci écrit en juin 1839 :
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LES CONTEMPLATIONS
LIVRE DEUXIEME - L'ÂME EN FLEUR
XVII - SOUS LES ARBRES
Ils marchaient à côté l'un de l'autre ; des danses
Troublaient le bois joyeux ; ils marchaient, s'arrêtaient,
Parlaient, s'interrompaient, et, pendant les silences,
Leurs bouches se taisaient, leurs âmes chuchotaient.
Ils songeaient ; ces deux coeurs, que le mystère écoute,
Sur la création au sourire innocent
Penchés, et s'y versant dans l'ombre goutte à goutte,
Disaient à chaque fleur quelque chose en passant.
Elle sait tous les noms des fleurs qu'en sa corbeille
Mai nous rapporte avec la joie et les beaux jours ;
Elle les lui nommait comme eût fait une abeille,
Puis elle reprenait : -- Parlons de nos amours.
Je suis en haut, je suis en bas, lui disait-elle,
Et je veille sur vous, d'en bas comme d'en haut. --
Il demandait comment chaque plante s'appelle,
Se faisant expliquer le printemps mot à mot.
Ô champs ! il savourait ces fleurs et cette femme.
Ô bois ! ô prés ! nature où tout s'absorbe en un,
Le parfum de la fleur est votre petite âme,
Et l'âme de la femme est votre grand parfum.
La nuit tombait ; au tronc d'un chêne, noir pilastre,
Il s'adossait, pensif ; elle disait : -- Voyez
Ma prière toujours dans vos cieux comme un astre,
Et mon amour toujours comme un chien à tes pieds.
Victor Hugo - Juin 1839
celui-ci écrit en juin 1839 :
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LES CONTEMPLATIONS
LIVRE DEUXIEME - L'ÂME EN FLEUR
XVII - SOUS LES ARBRES
Ils marchaient à côté l'un de l'autre ; des danses
Troublaient le bois joyeux ; ils marchaient, s'arrêtaient,
Parlaient, s'interrompaient, et, pendant les silences,
Leurs bouches se taisaient, leurs âmes chuchotaient.
Ils songeaient ; ces deux coeurs, que le mystère écoute,
Sur la création au sourire innocent
Penchés, et s'y versant dans l'ombre goutte à goutte,
Disaient à chaque fleur quelque chose en passant.
Elle sait tous les noms des fleurs qu'en sa corbeille
Mai nous rapporte avec la joie et les beaux jours ;
Elle les lui nommait comme eût fait une abeille,
Puis elle reprenait : -- Parlons de nos amours.
Je suis en haut, je suis en bas, lui disait-elle,
Et je veille sur vous, d'en bas comme d'en haut. --
Il demandait comment chaque plante s'appelle,
Se faisant expliquer le printemps mot à mot.
Ô champs ! il savourait ces fleurs et cette femme.
Ô bois ! ô prés ! nature où tout s'absorbe en un,
Le parfum de la fleur est votre petite âme,
Et l'âme de la femme est votre grand parfum.
La nuit tombait ; au tronc d'un chêne, noir pilastre,
Il s'adossait, pensif ; elle disait : -- Voyez
Ma prière toujours dans vos cieux comme un astre,
Et mon amour toujours comme un chien à tes pieds.
Victor Hugo - Juin 1839