Date : Sun, 19 May 2002 20:34
De : Ze Bath Leurre
Objet : Que la fête continue ... allez, un prêt-à-rimer ?
Pas le temps de réfléchir... et puis il faut mériter la réputation de "gros
con" qu'on nous attribue !!... voilà un prêt-à-rimer spontanément inspiré et
jeté à la va comme j' te mords moi l' noeud...
donc... sur les rimes de "Querelle" de Théodore de Banville (*)
COEUR HELE
C'est en cherchant la vallée des amours profondes
-- Petit poucet perdu sans en poche un caillou --
Que j'ai connu le labyrinthe le plus fou.
Au détour d'un chemin, trois jeunes vagabondes,
Comme sirènes qui, lascives, fendent l'onde,
M'ont charmé de leur chant mélancolique et doux.
La plus jeune est venu s'asseoir sur mes genoux ;
J'ai caressé sa longue chevelure blonde.
La seconde, alanguie, contre mon coeur blottie,
Je l'ai couverte -- ah oui ! -- de baisers tout petits.
Quand j'ai senti frémir contre moi la plus vieille,
J'ai su que je plongeais dans un mystérieux
Monde empli des plus beaux joyaux -- ors et vermeils --
Pourtant si pâle et terne au regard de ses yeux.
Ze Bath leurre
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(*) voici le poème original qui a fourni les rimes :
QUERELLE
Lorsque ma soeur et moi, dans les forêts profondes,
Nous avions déchiré nos pieds sur les cailloux,
En nous baisant au front tu nous appelais fous,
Après avoir maudit nos courses vagabondes.
Puis, comme un vent d'été confond les fraîches ondes
De deux petits ruisseaux sur un lit calme et doux,
Lorsque tu nous tenais tous deux sur tes genoux,
Tu mêlais en riant nos chevelures blondes.
Et pendant bien longtemps nous restions là blottis,
Heureux, et tu disais parfois : "Ô chers petis!
Un jour vous serez grands, et moi je serai vieille !"
Les jours se sont enfuis, d'un vol mystérieux,
Mais toujours la jeunesse éclatante et vermeil
Fleurit dans ton sourire et brille dans tes yeux.
Théodore de Banville (in Noces de moyen)
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