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14 mai 2001 1 14 /05 /mai /2001 17:25

De : Michel
Date :  Lundi 14, Mai 2001  18:25
Objet :  Autruchon gris

Je me suis donc concerté, et de manière unilatérale et néanmoins
démocratique, j'ai pensé à vous faire part de l'origine d'une expression :

 

" Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse. "

 

En fait, comme d'habitude, il s'agit d'une déformation de la phrase
d'origine. À croire que la France est le paradis des orthophonistes ! Mes
recherches ont abouti à deux origines possibles.
La première vient du Berry. On y
raconte des tas de légendes et des histoires de fées, d'où l'expression "Le
Berry féérique", qui n'est certes pas pas un boulevard faisant le tour de
Paris. La campagne berrichonne est également bleutée, ce qui lui vaut
la fine appellation (merci Clinton) "Blue Berry".
Or donc, en ces temps reculés, vivait en Berry une jeune fille qui n'était
pas très intelligente. En fait, elle était franchement con. À cette époque,
les handicapés du bulbe et les malades des boyaux de la tête, on ne les
envoyait pas en classe poneys ou faire du

ski à La Bourboule avec des éducateurs spécialisés : on leur assignait une
tâche ingrate et répétitive, comme aller chercher de l'eau pour les besoins
quotidiens. Quand on y réfléchit bien, c'était un système fondé sur
l'intégration et non l'exclusion, mais bon, nous n'allons pas polémiquer.
Cette pauvre fille, jusqu'à son dernier jour, ramena de l'eau à la maison,
se courbant sous le poids de l'âge, et paraissant de fait de plus en plus
petite.
Alors, je reprends tous les éléments : une jeune fille gourde, qui va
chercher de l'eau et dont la taille diminue....
"Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se tasse !"
Bon, si cette explication ne vous convient pas, j'en ai trouvé une autre,
qui a ma préférence.
L'histoire se passe au siècle dernier, dans le fameux cirque Barnum. Le clou
du spectacle, c'était une autruche dressée. Pendant 20 ans, ce malheureux
volatil fit tous les jours le même numéro : un téléphone sonnait, et elle
devait décrocher et répondre. Un jour, elle en eut marre, d'autant qu'elle
était très mal nourrie. Alors, elle décida de tout plaquer :
"Tans va l'autruche allô, qu'elle a faim, elle se casse".
On voit par là l'hypersensibilité de cet animal, d'autant plus étonnante que
la ressemblance avec Zizi Jeanmaire ne l'avait pas affecté jusque là.
Mais comment cet oiseau XXXXL a-t-il fini ses jours ? Je veux bien vous
l'écrire mais vous risquez de ne pas me croire !
Son chemin croisa un jour celui d'un groupe d'abeilles qui avaient décidé de
déménager et qui ne cessaient de répéter : "on va aller tous dans l'autre
ruche !"
Là aussi, la dyslexie ne pardonne pas.

Si vous avez une autre origine à proposer pour cette expression, je suis
preneur... D'ailleurs, on pourrait lancer une rubrique qui se chargerait
d'expliquer l'origine de dictons et autres proverbes.

 

Michel Tournon

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