Il faut cultiver notre jardin, disait Voltaire. D’accord, mais vu qu’il a donné son nom à un fauteuil, il m’étonnerait fort qu’il ait su ramasser les feuilles mortes, même en utilisant une brouette japonaise (qui évite parfois de prendre un râteau). L’intello n’est pas un manuel ; il fait travailler les manuels, c’est même à ça qu’on le reconnaît. Et les seuls manuels qu’il connaisse, ce sont les modes d’emploi de ses appareils électroménagers, qu’il fait lire à sa femme de ménage, l’épouse de Manuel.
Et pourtant, les outils sont les meilleurs amis de l’homme : quoi de plus fidèle que la scie ? Est-il un son plus émouvant que celui de lime à la joie ? Et quand la bêche met le bas, n’a-t-on pas envie de lui rouler une pelle ?
L’intello se vante fréquemment d’être maladroit, espérant qu’on lui attribuera un Q.I. proportionnel à sa maladresse. Faut vraiment être naze pour penser que la main et le cerveau sont des vases communicants. Cela étant, vu les bruits d’évier de certains quand ils branlent du chef, il doit y avoir un fond de vérité.
La plupart des outils (sauf le claf outil) sont munis d’un manche qu’il faut se garder de jeter après une femme cinglée, car jeter le manche après la cognée est plutôt mauvais signe.
L’âme de l’outil n’est que nudité
Et nous nous devons de la décorer
Pour satisfaire notre envie
Il nous faut orner l’âme outil
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