16 décembre 2008
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Le vide, sous toutes ses formes, m’a toujours rendu perplexe. Un personnage livide présente-t-il la même vacuité qu’un lit vide ? On dit que la nature à horreur du vide, mais n’a-t-elle pas simplement horreur d’Ovide ? Dans cette perpective, Les Métamorphoses du vide sont-elles du vide ? Contrairement à ce que l’on pense, le vide n’est pas unique et peut prendre des formes différentes, pour preuve : le vide-ordure ne ressemble pas au vide-poche. Et si vous ne voyez pas la différence, inutile de m’inviter à dîner chez vous !
Le vide c’est l’absence de quelque chose. Si cette absence existe, c’est que le vide est autre chose que ce que contient mon verre de bière lorsque je l’ai sifflé… Un autre exemple : lorsque l’on retire la mie d’une tranche de pain, paradoxalement elle devient plus lourde ! Savez-vous pourquoi ? Parce qu’elle est lourde à porter l’absence de la mie, ce qui est la preuve éclatante que le vide est quelque chose de consistant, puisque l’on peut le peser…
En outre, si on peut être à la fois livide et impavide, on est à la limite du transparent... Au passage, rendons hommage à cette femme qui, en plus, est gravide, prouvant par là que le fœtus n’a rien d’une vacuité, à moins que l’on utilise la méthode Karman auxquelles certaines désespérées aspirent.
On le voit, la vacuité et sa consistance sont un vaste problème qui fera toujours couler beaucoup d’encre encore que c’est une métaphore hardie que j’utilise en même temps que mon clavier vu que c’est la persistance rétinienne qui permet de lire les traces de l’électron qui se promène sur nos écrans.
Avant de terminer, je voudrais vous faire part d’une information que j’ai relevée récemment sur le Net. Pour mieux crucifier Jésus-Christ, les soldats romains avaient fait un trou dans ses mains à l’aide d’un emporte-pièce circulaire. Ils venaient d’inventer le vide-paume qui par déformation, au fil des siècles, est devenu vide-pomme. C’est quand même incroyable que, de ce fait religieux de la plus haute importance, on n'ait conservé que la recette de la compote !
Il était important que je m’entretienne avec vous d’un sujet d'une telle importance qu'il doit être menotté pour n'échapper à personne.
Michel Tournon
14 août 2008
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Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? a écrit le poète. Si l’âme des couteaux est quelque peu connue, qu’en est-il de la fourchette, voire de la cuillère et d’une manière générale de ces instruments qui permettent à l’homme de ne plus utiliser ses doigts, respectant ainsi leur intégrité physique : les couverts ont largement concouru à la protection des doigts de l’homme, ne l’oublions pas !
Prenons par exemple la banale petite cuillère. Comme elle semble simple lorsqu’elle touille, innocente, le petit parallélépipède de saccharose dans la tasse de café. On lui donnerait le Bon Dieu sans confession, ce qui n’est certes pas le cas de la cuillère athée… Dans ce monde de porcelaine empreint de mysticisme, une cuillère athée, c’est louche. Et là, le masque hideux du mensonge tombe à terre accompagné d’un bruit mat et néanmoins feutré : comment voulez-vous touiller l’Orange Pekoe ou le Djardjeeling à l’aide d’une louche dans une tasse à thé ?
Curieusement, les cuillères dorment par douze dans une ménagère alors que l’écuyère dort seule dans la ménagerie. Encore une bizarrerie dont Mère Nature n’est pas avare : tous les coups sont dans la mâture, comme on disait du temps de la marine à voile.
Revenons derechef aux couteaux chez lesquels sévit une guerre de religion sans merci entre les couteaux à beurs et les couteaux Adam : les premiers refusent de couper le jambon, les autres rechignent à tronçonner les merguez. Ils se détestent tellement qu’il faut les ranger dans des boîtes différentes tant ils ont peur de choper la virole !
Signalons au passage quelques variétés originales :
- Les couteaux dont les manches sont gainés en peau d’alligator qui ont des lames de crocodile.
- Les couteaux de plongée qui ont du vague à lame.
- Les Longs Couteaux qui ne travaillent que la nuit.
Côté fourchette, la situation n’est pas des plus réjouissantes. Les escargots et les huîtres manifestent : pourquoi les fourchettes qui leur sont destinées ne possèdent que deux dents alors que la fourchette classique possède quatre dents ? Cet ostracisme est révoltant car quand tout ce petit monde se retrouve dans l’estomac, personne ne fait plus le fier ! La digestion est un acte résolument démocratique qui unit dans l’estomac petits et grands, riches et pauvres bien au-delà de leurs luttes intestines. Mastication, déglutition et digestion sont trois mamelles dont la pureté du lait représente le ferment de l'égalité retrouvée.
On le voit, sous des airs bonhommes, les couverts sont en réalité un monde empreint de complexité, quasiment sauvage. Toutefois, la supériorité de l’homme mettra prochainement un terme à cette sauvagerie : bientôt, on arrivera à dresser le couvert.
Michel Tournon
5 décembre 2007
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Mon angoisse métaphysique du jour :
Si l'ombre des zèbres n'a pas de rayures, qu'en est-il de l'ombre des Hébreux ?
Merci pour votre aide.
Michel Tournon
28 novembre 2007
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Il existe de multiples variétés de patates, inversement à la télé où l'on voit beaucoup de patates dans les variétés. J'aime bien cuisiner la ratte mais souvent elle se désagrège à la cuisson et je n'aime pas quand la ratte se dilate.
On dit que la patate est le plat des familles pauvres. De fait, ces familles consomment fréquemment des chips : parce que ça n'est pas cher et surtout parce que les petits affamés peuvent jouer au puzzle en même temps qu'ils se nourrissent. Et franchement, reconstituer une patate en 3D, ce n'est pas si simple que cela. En plus, les rondelles peuvent remplacer avantageusement les pions du Puissance4 quand ces petits garnements les ont égarés. Pour finir en restant dans le même registre, je suis sûr que l'on peut imaginer un jeu de Tétris lorsque l'on mange des frites. C'est une idée à creuser. Sans compter qu'avec des chips, de la purée et des frites, on possède un super jeu de construction susceptible de favoriser le développement mental de nos petits nécessiteux.
Dans ces conditions, ce plat de pauvres est d'une richesse incroyable : alors, pourquoi n'arrêtent-ils pas de se plaindre ? (les pauvres, pas les patates) ; qu'ils essaient d'en faire autant avec du caviar ou du foie gras : ils verront qui sont les vrais malheureux !
Il ne faut pas confondre "l'hépatite virale" avec "les patates viriles". D'ailleurs, s'il existait des patates viriles, cela laisserait à supposer qu'il existe des patates mâles et des patates femelles. Il est vrai que ces dernières sont reconnaissables quand elles sont en robe des champs.
Dans le cas de la purée, nous avons à faire à une partouze dans laquelle on a des difficultés à distinguer le mâle de la femelle. Signalons au passage l'existence du hachis Parmentier, preuve flagrante que la zoophilie existe aussi chez les végétaux. Perso, cela ne m'étonne qu'à moitié, compte-tenu de la lubricité de la Belle de Fontenay et de la suavité de la Bintje.
Foin de viles considérations, la patate est l'amie du genre humain, aimons la, vénérons la, donnons lui mille bisous....
Mais, si la patate est un tubercule, Comment voulez-vous que je l'embrasse ?
Une nouvelle pièce à verser au dossier de la tirelire.
Michel Tournon
25 novembre 2007
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14 mai 2007
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Pervers solitaire
La société actuelle empêche les individus de se retrouver seul. Il faut leur en mettre plein la vue ou les oreilles : dans le métro, la rue, les magasins, de prétendus artistes, interminables du spectacle, vous agressent continuellement : l’art scénique est un poison violent pour qui ne craint pas de se retrouver seul avec lui-même. Personnellement, j’aime bien me retrouver seul avec moi-même : ça me permet de croire que je paie demi tarif quand je vais au cinéma et surtout, me rassure puisque je divise par deux le poids indiqué par mon pèse-personne.
L’autre jour, je suis allé dans un magasin à bricolage. Je vois déjà les puristes de la langue sans pustule prier Saint Taxe… Je leur répondrais qu’on dit pourtant La capsule à Paulo et L’habitat urbain, que les lettres de l’alphabet sont dans le domaine public et qu’à ce titre, j’ai droit de les placer dans mes phrases comme bon me semble Je déambulais donc en méditant (à compte d’auteur). Et comme d’habitude, les haut-parleurs diffusaient de la musique (le plus cher des bruits, dit-on). Cette peur du silence, à l’intérieur d’un magasin, est toutefois logique : si la parole est d’argent le silence est dehors.
Le bruit est partout : quand je passe dans la rue, les chiens aboient alors que je n’ai même pas de caravane ! Dans l’ascenseur, toujours cette satanée musique ; je sais que le métier de liftier comporte des hauts et des bas, mais cela doit être insupportable toute la journée : c’est incroyable ce que la musique peut faire de dégâts avec seulement sept notes ! Sans évoquer la pompe à essence automatique dont la suavité de la voix féminine est de nature à enflammer les sens, au mépris du danger encouru.
Je sais que ceux qui lisent régulièrement mes chroniques vont me traiter de mâle en boucher. Qu’ils sachent qu’en épicier ou boulanger, je suis toujours aussi viril.
Michel Tournon
8 mai 2007
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Les psy causent
Pour la locution faire son deuil , The Little Bob nous explique qu’il s’agit d’une expression figurée utilisée lorsque l’on parle de choses, d’événements qui n’ont pas eu lieu. À aucun moment, il n’est fait mention d’un autre usage. À cause des psy (psittacose chez les perroquets), depuis environ deux décennies, il est indispensable que plusieurs conditions soient réunies pour faire son deuil lors du décès d’un proche. Et dire que ceux qui nous ont précédés ne le savaient pas ! Comment ont-ils supporté leur douleur ? Et les poulardes, faut-il qu’elles comprennent les choses à moitié pour n’être seulement qu’en demi-deuil ? Sans parler des simulateurs musiciens et leurs faux deuils d’orchestre ! Et les ophtalmos, ils font leur d’œil ?
Les psy décrètent comment on se doit de réagir face à la mort d’autrui… Ces crétins pensent qu’en mettant l’âme humaine en équation, ils pourront régner sur le monde, et malheur à ceux dont l’inconnue ne rentre pas dans le moule : ce sont des déviants, surtout s’ils ont de la bouteille ; cela coule de source.
On a tellement formé de psy qu’il faut bien les caser : entretien d'embauche, école, justice… On les trouve même dans la haute couture puisqu’ils s’occupent aussi des malades manteaux. Imaginez le jour où ils seront au chômage, quand on finira par leur faire comprendre que la psychanalyse a autant de fondements scientifiques que l’horoscope (Françoise Dolto et Françoise Hardy, même combat !) : ils piqueront une crise de dépit, les psy !
Pour finir, une devinette de circonstance qui m’a fait mourir de rire lorsque je l’ai trouvée (je suis mon meilleur public, car, vous l’aurez constaté, ma misanthropie n’a d’égale que ma misogynie) : pourquoi faut-il toujours plaquer aux jambes un psy qui joue au rugby ? Tout simplement parce qu’on ne plaque le psy qu’aux pattes.
Michel Tournon
22 avril 2007
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Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais le discours psy envahit notre vie : lorsque la petite Sabrina fait tomber sa sucette dans le bac à sable, on créé une cellule psy pour rassurer ses copains. Perso, je trouve qu’une cellule est le lieu de vie idéal d’un psy, pourvu qu’elle soit fermée à double tour. Pareillement pour le langage, le moindre fourchage de langue est qualifié immédiatement de « lapsus révélateur ». Foutaise ! Et quand un tel lapsus provient d’un photographe, c’est un pléonasme ?
Pourtant, a-t-on besoin d’un pâle ersatz du curé confesseur pour mieux se connaître ? Connais-toi toi-même prônait notre ami Socrate : en effet, nous pouvons être notre propre psy ; on pratiquerait une sorte d’auto psy. Dans ce cas, on passerait de la médecine de l’âme à la médecine légale, ce qui est complètement hors sujet ! Je me suis toujours demandé pourquoi l’Histoire retenait le nom d’imposteurs tel Socrate ! Heureusement qu’il fût condamné à mort… Et quand on pense qu’on lui donna un verre de 6 guës alors que 2 guës constituent une dose mortelle pour un troupeau de mammouths adultes, je me dis que le gâchis existait déjà dans la Grèce ancienne, et que ce n’est pas uniquement ma faute s’il existe un trou dans la couche d’ozone (d’ailleurs, il aurait fallu prendre une Pampers, c’est plus solide).
Je suis persuadé que chacun possède en lui une part de psy. Est-elle innée ou acquise ? Sans ambages et encore moins de vergogne, j’affirme que nous naissons avec ce comportement psy, car l’inné psy est la chose la plus répandue au monde.
Après tout, le poète latin avait raison : Mens sana in corpore sano : si l’on observait ce dicton, nous pourrions parcourir sans embûche et sans psy le chemin sinueux de la vie. Seulement là, la signification profonde de cette phrase dépend de la rigueur de sa traduction. D’aucuns affirment que cela veut dire « Une âme saine dans un corsage ». J’ai du mal à l’admettre car le bon sens est à l’opposé de l’éternel féminin. Je pencherais plutôt pour « Manzana, incorporer Cinzano », qui démontre que les Anciens étaient passés maîtres dans l’art du cocktail. À ceux qui rétorqueront « Quel rapport avec la psyché ? », je répondrai que l’eau de vie est la preuve éclatante que le spirituel et le spiritueux ne font qu’un.
En résumé, c’est la cata, les psy !
Michel Tournon
21 novembre 2006
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À chaque problème sa pollution
On nous dit qu’il faut réduire la teneur en CO2 de l’atmosphère. On gagnerait cependant du temps si l’on commençait par réduire sur Terre la teneur en CON. Par ailleurs, on sait que les avions participent largement à cette pollution, notamment à cause des oisifs qui font le tour du monde. Puisqu’ils reviennent à leur point de départ, ces voyageurs devraient prendre un aller simple, et non pas un aller-retour ; de la sorte, la pollution serait divisée par deux !
Les oiseaux, en particulier les pigeons, concourent à cette pollution. Néanmoins, si la statue de Victor Hugo, dans la cour de la Sorbonne, est recouverte de déjections, c’est de sa faute vu qu’il écrivait des histoires édifientes. Au passage, notons que Victor Hugo était un électricien refoulé puisqu’il a écrit « L’Art d’être Ampère ». Toutefois, méfions-nous des noms propres parfois évocateurs : Gaël Monfils n’est pas l’enfant de Noël Mamère !
Pour réduire le réchauffement de la planète, rien de plus simple : il suffit d’anéantir tous les aigles et autres rapaces afin de supprimer les effets de serres. D’ailleurs, cela aurait aussi l’avantage d’éliminer les faucons en plus des vrais évoqués précédemment. Sans compter qu’il y aurait beaucoup moins de fientes. Pour les autres volatiles, il suffit de les munir d’une couche d’ozone et le tour est joué !
Pour éviter la fonte de la banquise, il faut demander aux autochtones comment faire, puisque chacun sait que l’Inuit porte conseil. Sinon, les pôles vont rétrécir et si la Terre n’a plus les pôles assez larges, rien ne va plus ! Il n’y aura plus d’ours et les chasseurs en seront réduits à vendre l’appeau de l’ours qu’ils utilisaient naguère pour l’attirer : faute de givre, on mange des perles.
Tous ces problèmes d’environnement n’empêchent pas la terre de tourner. Et comme le disait Hitler à l’automne 1943, lors d’une pénurie de zyklon B, : « Dachau must go on ! ».
Michel Tournon
3 novembre 2006
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L’eusses-tu cru ?
Le riz est la céréale la plus répandue, notamment dans les pays émergeants. Normal : quand on est pauvre, on n’a pas de blé. Le riz est une plante de la famille des graminées alors que mon chat est de la famille des gros minets et le mitigeur de mon évier de la famille des robinets.
La culture du riz est très fatigante : les pieds dans l’eau, la tête en bas et les fesses en l’air. Plus la personne est grande, plus c’est épuisant et donc contre productif. C’est pour cette raison qu’on emploie essentiellement des personnes de petite taille, aux membres inférieurs courts, en particulier au niveau des cuisses : les petits cuissots font les grandes rizières, c’est bien connu.
Bizarrement, les mots « riz » et « blé » sont très courts alors qu’ils représentent une quantité de nourriture énorme, à l’échelle de la planète. L’adéquation ou non d’un mot avec le concept qu’il représente est chose fantasque : la forme du concombre s’explique lorsque l’on sait que cet aimable représentant du monde végétal appartient à la famille des cucurbitacées. Et qui d’autre qu’Alphonse Baudet aurait pu écrire Les Lettres de mon poulain ? Toutefois le morse n’est pas un animal au caractère forcément pointilleux.
Le riz s’accommode de diverses manières. En Espagne, on consomme énormément le riz, qui est la céréale de Madrid. En outre, c’est un plat familial que l’on consomme surtout quand papa est là. Et puis, les matadors adorent le riz olé ! En Chine, on le consomme cantonais quand on est cantonnier tant qu’on est cantonné à Canton.
La poudre de riz est utilisée pour le maquillage masculin puisqu'on en met essentiellement sur les houppettes ; et quand on en a plein les houppettes, il est temps de se reposer.
Comme on le voit, cette céréale ne cesse de nous étonner. L’humanité se doit de la glorifier en criant haut et fort : «Un pour tous, tous pour riz ! »
Michel Tournon