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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 12:15

En relisant l’article que j’ai écrit sur Guillon (voir un peu plus bas), je me suis aperçu qu’il n’était pas suffisamment explicite pour exposer clairement  mon point de vue. J’évoque à plusieurs reprises la transgression en laissant penser que la transgression ne doit pas être une composante de l’humour.

C’est faux, bien sûr : l’humour noir, l’humour scato, l’humour antireligieux… sont fondés essentiellement sur la transgression d’interdits et de tabous communément admis par la société.  Toutefois,  le public admet de nos jour ce type d’humour quand il ne s’exerce pas au détriment d’une personne :  on ne va pas raconter une blague de croque-mort à une veuve qui vient d’enterrer son mari.

Quand Timsit dit dans un sketch :  chez les mongoliens, c’est comme chez les crevettes, tout est bon sauf la tête, il ne se fiche pas de la gueule de votre petit-fils Marcel né trisomique mais il se permet de faire rire sur un sujet qui habituellement ne s’y prête pas.  Dans une de ses chroniques,  Guillon plaisantait sur les jeux paralympiques en affirmant qu’on devrait disqualifier les sœurs  siamoises concourant pour la natation synchronisée.  Suite à cette chronique, beaucoup de handicapés lui ont manifesté leur soutien : se foutre de la gueule des handicapés, c’est les considérer comme nos égaux. Se foutre ouvertement de la gueule de votre voisin cul-de-jatte parce qu'il ne peut pas faire de pédalo, c'est une honte ! Et pourtant, le sujet reste le même...

Les chroniques de Guillon évoquées dans mon précédent article sont de nature différente : une seule personne est concernée et la transgression n’affecte que cette personne, avec tout ce que cela peut comporter de méchanceté voire d’acharnement ; la tâche est d’autant plus facile que l’intéressé ne peut pas répondre et qu’en tout état de cause, une réponse différée, surtout si elle reflète une indignation, disqualifierait  fatalement la personnalité politique :  il ne peut utiliser les mêmes armes que le saltimbanque et toute réaction négative renverrait au public une très mauvaise image de marque et augmenterait le buzz d’un événement somme toute insignifiant.

Avec un minimum  d’expérience, c’est très facile de «casser » publiquement une personne en son absence et en quelques minutes.  Faire preuve d’esprit  pour exécuter  le portrait d’un invité, même à son détriment, sans sombrer dans la facilité,  est un exercice difficile requérant un minimum de talent.

Michel Tournon

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commentaires

R
<br /> Bonne continuation <br /> <br /> <br />
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M
<br /> Bonjour,<br /> Merci pour votre commentaire. Vous avez raison, je vais remplacer invoquer par évoquer. n'hésitez pas à me signaler toutes les erreurs de français que je peux commettre.<br /> Pour les querelles de section, je vous crois volontiers... La seule différence, c'est qu'elles ne constituent pas une chronique régulière entendue par des millions de personnes sur une radio du<br /> service publique ;-)<br /> À bientôt.<br /> M.T. <br /> <br /> <br />
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A
<br /> D'accord avec vous sur toute la ligne mais ... les premiers à utiliser cet humour paradoxal n'ont-ils pas été les politiques eux-mêmes ? J'en ai fait l'expérience même pas douloureuse mais<br /> agacée ... et je vous prie de croire qu'au niveau des querelles de section, Guillon n'arrive à la cheville d'aucun d'entre ceux qui VEULENT à tout prix gouverner leurs semblables :o))<br /> Petite remarque sans prétention :<br /> "vous n'invoquez pas, ô Maître ... vous vous contentez d'évoquer !"<br /> <br /> <br /> En toute amitié :o))<br /> <br /> <br />
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