2 janvier 2006
1
02
/01
/janvier
/2006
00:00
Deux Petits Eléphants
C’était deux petits éléphants
Deux petits éléphants tout blancs.
Lorsqu’ils mangeaient de la tomate
Ils devenaient tout écarlates.
Dégustaient-ils un peu d’oseille,
On les retrouvait vert bouteille.
Suçaient-ils une mirabelle,
Ils passaient au jaune miel.
On leur donnait alors du lait :
Ils redevenaient d’un blanc frais.
Mais on les gava, près d’Angkor,
Pour le mariage d’un raja,
D’un grand sachet de poudre d’or.
Et ils brillèrent, ce jour-là,
D’un tel éclat que plus jamais,
Même en buvant des seaux de lait,
Ils ne redevinrent tout blancs,
Ces jolis petits éléphants.
Maurice Carême
(Pomme de reinette)
Published by Arnaud Somveille
-
dans
Poésies du Monde
2 janvier 2006
1
02
/01
/janvier
/2006
00:00
Le Chat et le Soleil
- - -
Le chat ouvrit les yeux,
Le soleil y entra.
Le chat ferma les yeux,
Le soleil y resta.
Voilà pourquoi, le soir,
Quand le chat se réveille,
J'aperçois dans le noir
Deux morceaux de soleil.
- - -
Maurice Carême
(L'Arlequin)
Published by Arnaud Somveille
-
dans
Poésies du Monde
2 janvier 2006
1
02
/01
/janvier
/2006
00:00
Le Pélican
- - -
Le capitaine Jonathan,
Etant âgé de dix-huit ans
Capture un jour un pélican
Dans une île d'Extrême-Orient.
Le pélican de Jonathan,
Au matin, pond un oeuf tout blanc
Et il en sort un pélican
Lui ressemblant étonnament.
Et ce deuxième pélican
Pond, à son tour, un oeuf tut blanc
D'où sort, inévitablement,
Un autre qui en fait autant.
Cela peut durer pendant très longtemps
Si l'on ne fait pas d'omelette avant.
- - -
Robert Desnos
(Trente chantefables pour les enfants sages)
Published by Arnaud Somveille
-
dans
Poésies du Monde
2 janvier 2006
1
02
/01
/janvier
/2006
00:00
La Fourmi
Une fourmi de dix-hui mètres
Avec un chapeau sur la tête,
ça n'existe pas, ça n'existe pas.
Une fourmi traînant un char
plein de pingouins et de canards,
ça n'existe pas, ça n'existe pas.
Une fourmi parlant français,
Parlant latin et javanais,
ça n'existe pas, ça n'existe pas.
Eh ! Pourquoi pas ?
- - -
Robert Desnos
Published by Arnaud Somveille
-
dans
Poésies du Monde
2 janvier 2006
1
02
/01
/janvier
/2006
00:00
La Biche
La biche brame au clair de lune
Et pleure à se fondre les yeux :
Son petit faon délicieux
A disparu dans la nuit brune.
Pour raconter son infortune
A la forêt de ses aïeux,
La biche brame au clair de lune
Et pleure à se fondre les yeux.
Mais aucune réponse, aucune,
A ses longs appels anxieux !
Et, le cou tendu vers les cieux,
Folle d'amour et de rancune,
La biche brame au clair de lune.
Maurice ROLLINAT, Les Refuges
Published by Arnaud Somveille
-
dans
Poésies du Monde
2 janvier 2006
1
02
/01
/janvier
/2006
00:00
Victor Hugo datait souvent ses poèmes. Il en a écrit tellement qu'on en trouve à toutes les dates de l'année :
L'ART D'ETRE GRAND-PERE
IV - LE POEME DU JARDIN DES PLANTES
- IX -
La face de la bête est terrible ; on y sent
L'Ignoré, l'éternel problème éblouissant
Et ténébreux, que l'homme appelle la Nature ;
On a devant soi l'ombre informe, l'aventure
Et le joug, l'esclavage et la rébellion,
Quand on voit le visage effrayant du lion ;
Le monstre orageux, rauque, effréné, n'est pas libre,
Ô stupeur ! et quel est cet étrange équilibre
Composé de splendeur et d'horreur, l'univers,
Où règne un Jéhovah dont Satan est l'envers ;
Où les astres, essaim lumineux et livide,
Semblent pris dans un bagne, et fuyant dans le vide,
Et jetés au hasard comme on jette les dés,
Et toujours à la chaîne et toujours évadés ?
Quelle est cette merveille effroyable et divine
Où, dans l'éden qu'on voit, c'est l'enfer qu'on devine,
Où s'éclipse, ô terreur, espoirs évanouis,
L'infini des soleils sous l'infini des nuits,
Où, dans la brute, Dieu disparaît et s'efface ?
Quand ils ont devant eux le monstre face à face,
Les mages, les songeurs vertigineux des bois,
Les prophètes blêmis à qui parlent des voix,
Sentent on ne sait quoi d'énorme dans la bête ;
Pour eux l'amer rictus de cette obscure tête,
C'est l'abîme, inquiet d'être trop regardé,
C'est l'éternel secret qui veut être gardé
Et qui ne laisse pas entrer dans ses mystères
La curiosité des pâles solitaires ;
Et ces hommes, à qui l'ombre fait des aveux,
Sentent qu'ici le sphinx s'irrite, et leurs cheveux
Se dressent, et leur sang dans leurs veines se fige
Devant le froncement de sourcil du prodige.
Victor Hugo - 2 janvier 1876
Published by Moderatotor
-
dans
Hugo - L'année Totor
2 janvier 2006
1
02
/01
/janvier
/2006
00:00
A la Saint Basile,
mon foie ne tient qu'à un fil.
-.-.-
pour découvrir un autre dicton :
- par date : cliquer ici
- par nom : cliquer là
-.-.-
1 janvier 2006
7
01
/01
/janvier
/2006
00:00
AUTOMNE
Dans le brouillard s´en vont un paysan cagneux
Et son boeuf lentement dans le brouillard d´automne
Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux
Et s´en allant là-bas le paysan chantonne
Une chanson d´amour et d´infidélité
Qui parle d´une bague et d´un coeur que l´on brise
Oh ! l´automne l´automne a fait mourir l´été
Dans le brouillard s´en vont deux silhouettes grises
( G. Apollinaire )
Published by Arnaud Somveille
-
dans
Poésies du Monde
1 janvier 2006
7
01
/01
/janvier
/2006
00:00
Il pleure dans mon coeur
Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.
C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !
(Paul Verlaine)
Published by Arnaud Somveille
-
dans
Poésies du Monde
1 janvier 2006
7
01
/01
/janvier
/2006
00:00
CHANSON D'AUTOMNE (Paul Verlaine)
Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blème, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure,
Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
.+.+.+.+.+.+.+.
Published by Arnaud Somveille
-
dans
Poésies du Monde