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22 janvier 2006 7 22 /01 /janvier /2006 00:00

Victor Hugo datait souvent ses poèmes. Il en a écrit tellement qu'on en trouve à toutes les dates de l'année :

LES FEUILLES D'AUTOMNE

XXXII - POUR LES PAUVRES


Qui donne au pauvre prête à Dieu

V.H.


Dans vos fêtes d'hiver, riches, heureux du monde,
Quand le bal tournoyant de ses feux vous inonde,
Quand partout à l'entour de vos pas vous voyez
Briller et rayonner cristaux, miroirs, balustres,
Candélabres ardents, cercle étoilé des lustres,
Et la danse, et la joie au front des conviés ;

Tandis qu'un timbre d'or sonnant dans vos demeures
Vous change en joyeux chant la voix grave des heures,
Oh ! songez-vous parfois que, de faim dévoré,
Peut-être un indigent dans les carrefours sombres
S'arrête, et voit danser vos lumineuses ombres
Aux vitres du salon doré ?

Songez-vous qu'il est là sous le givre et la neige,
Ce père sans travail que la femme assiège ?
Et qu'il se dit tout bas : " Pour un seul que de biens !
A son large festin que d'amis se récrient
Ce riche est bien heureux, ses enfants lui sourient.
Rien que dans leurs jouets que de pains pour les miens ! "

Et puis à votre fête il compare en son âme
Son foyer où jamais ne rayonne une flamme,
Ses enfants affamés, et leur mère en lambeau,
Et, sur un peu de paille, étendue et muette,
L'aïeule, que l'hiver, hélas ! a déjà faite
Assez froide pour le tombeau !

Car Dieu mit ces degrés aux fortunes humaines.
Les uns vont tout courbés sous le fardeau des peines ;
Au banquet du bonheur bien peu sont conviés.
Tous n'y sont point assis également à l'aise.
Une loi, qui d'en bas semble injuste et mauvaise,
Dit aux uns : Jouissez ! aux autres : Enviez !

Cette pensée est sombre, amère, inexorable,
Et fermente en silence au coeur du misérable.
Riches, heureux du jour, qu'endort la volupté,
Que ce ne soit pas lui qui des mains vous arrache
Tout ces biens superflus où son regard s'attache ; -
Oh ! que ce soit la charité !

L'ardente charité, que le pauvre idolâtre !
Mère de ceux pour qui la fortune est marâtre,
Qui relève et soutient ceux qu'on foule en passant,
Qui, lorsqu'il le faudra, se sacrifiant toute,
Comme le Dieu martyr dont elle suit la route,
Dira : Buvez ! mangez ! c'est ma chair et mon sang.

Que ce soit elle, oh ! oui, riches ! que ce soit elle
Qui, bijoux, diamants, rubans, hochets, dentelle,
Perles, saphirs, joyaux toujours faux, toujours vains,
Pour nourrir l'indigent et pour sauver vos âmes,
Des bras de vos enfants et du sein de vos femmes
Arrache tout à pleines mains !

Donnez, riches ! L'aumône est soeur de la prière.
Hélas ! quand un vieillard, sur votre seuil de pierre,
Tout roidi par l'hiver, en vain tombe à genoux ;
Quand les petits enfants, les mains de froid rougies,
Ramassent sous vos pieds les miettes des orgies,
La face du Seigneur se détourne de vous.

Donnez ! afin que Dieu, qui dote les familles,
Donne à vos fils la force, et la grâce à vos filles ;
Afin que votre vigne ait toujours un doux fruit ;
Afin qu'un blé plus mûr fasse plier vos granges ;
Afin d'être meilleurs ; afin de voir les anges
Passer dans vos rêves la nuit !

Donnez ! Il vient un jour où la terre nous laisse.
Vos aumônes là-haut vous font une richesse.
Donnez ! afin qu'on dise : Il a pitié de nous !
Afin que l'indigent que glacent les tempêtes,
Que le pauvre qui souffre à côté de vos fêtes,
Au seuil de vos palais fixe un oeil moins jaloux.

Donnez ! pour être aimés du Dieu qui se fit homme,
Pour que le méchant même en s'inclinant vous nomme,
Pour que votre foyer soit calme et fraternel ;
Donnez ! afin qu'un jour à votre heure dernière,
Contre tous vos péchés vous ayez la prière
D'un mendiant puissant du ciel !


Victor Hugo - 22 janvier 1830

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21 janvier 2006 6 21 /01 /janvier /2006 10:32

Date : Samedi 21. Janvier 2006  10:32

   De : Ze Bath Leurre

Objet : Le Cirque dort

 

Le Chapiteau ce soir est resté endormi ;

pas une ornière dans le sable de la piste.

Les quelques spectateurs qui guettaient les artistes,

silencieusement, muets, sont repartis.

 

Dans sa cage le lion n'est même plus féroce.

Lui qui naguère excité quand approchait l'heure

du spectacle, reste couché. Les bateleurs

ont disparu ; on n'entend ni ne voit un gosse.

 

Et dans la nuit qui tombe de ce triste hiver,

Monsieur Loyal, dans sa roulotte, en pyjama,

s'attable et balaye d'un prompt revers de bras

sa canne et son chapeau… et se reverse un verre.

 

Ze Bath Leurre

>

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21 janvier 2006 6 21 /01 /janvier /2006 10:19

Q comme Quetzal

Après avoir cherché longuement dans les dictionnaires le nom d’un animal commençant par cette lettre, j’ai trouvé le « quetzal ». Prospecter dans les Robert pour trouver du Q, l’affaire se présentait curieusement d’autant que chez cet oiseau, les plumes de la queue du mâle peuvent atteindre un mètre (pour la variété roccus siffredus). À l’origine, ce sont les Mayas qui baptisèrent cet oiseau « Quetzal ». La disparition de cette civilisation n’est pas étonnante ; on sait que les abeilles sont intelligentes, mais il ne faut tout de même pas exagérer…

Le quetzal est l’emblème du Guatémala et on le retrouve sur les pièces de monnaie de ce pays. En Inde, sur les roupies figure un sonnet (la roupie sans sonnet est fausse et ne vaut pas grand-chose). Le quetzal se nourrit essentiellement d’insectes. Toutefois, les plus malins ont compris qu’en mangeant énormément de carottes, ils vivront très vieux : je connais beaucoup de quetzals qui frisent la carotène. À ce propos, peut-être me trompé-je et devrais-je écrire des « quetzaux » ? La langue française est si bizarre. À preuve : un chacal, des chacals ; un chien, des cabots ! Où se trouve la logique ? Et encore : un négro-spiritual des négro-spirituals, au mieux des négros spiritueux, s’ils aiment le punch !

Le quetzal appartient à l’ordre des trogoniformes, les plus croyants à l’ordre des bénédictins, les plus alcooliques à l’ordre des bénédictines. Pour le chèque, ce sera à l’ordre de Michel Tournon. Le mâle attire la femelle par les couleurs chatoyantes de son plumage ; là aussi, son truc en plumes, c’est une histoire de zizi.

Cet animal est ovovivipare, c’est-à-dire que l’œuf éclot dans le corps de la mère, pratique bizarre, révélant à nouveau la perversité de ce représentant du règne animal. Heureusement que les poules ont un peu plus de conscience professionnelle, sinon, finis les omelettes et les œufs pochés.

Sans être pessimiste, force est de constater que l’unique coopération positive entre l’animal et l’homme se situe au plan de la nourriture, hormis l’exemple des chèvres, mais ces exceptions ne sont pas légion.

Michel Tournon

 

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21 janvier 2006 6 21 /01 /janvier /2006 01:08

A la Sainte Agnès,
quand tu veux mon neveu !

 

-.-.-

pour découvrir un autre dicton :

- par date : cliquer ici

- par nom : cliquer là

-.-.-

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21 janvier 2006 6 21 /01 /janvier /2006 01:04

L'HIPPOCEROS
L'hippocéros est une sorte de gros cheval, court sur pattes, au corps trappu et pachydermique. Il présente une particularité unique dans la nature : une corne pointue au beau milieu du dos, ce qui, vous avouerez, n'est pas pratique pour le monter... même en amazone !

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LE RHINOPOTAME
Le rhinopotame est un pachyderme de la taille d'un gros cochon qui vit aux abords des grands fleuves africains. Il est extrèmement craintif, malgré la corne pointue qui lui orne le museau. Dès qu'il entend un bruit, il s'enfonce dans le fleuve pour se cacher, ne laissant dépasser que le bout de sa corne qui, telle un périscope, comporte les narines et les yeux du rhinopotame. Lorsqu'il ne peut pas fuir, il se sert de sa corne pour se défendre, mais il évite, car ça lui donne des sinusites et des migraines ophtalmiques épouvantables.

Ze Bath Leurre - zavatarchive 12796 - 6 février 2005

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21 janvier 2006 6 21 /01 /janvier /2006 00:47

LA GERNOISE :
La gernoise est un petit rongeur extrèmement belliqueux. Méfiez-vous ! ne cherchez pas trop les gernoises !

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LA FOURMOUCHE :
La fourmouche est un petit insecte qui vit en colonie dans d'immenses fourmouchières. Pour chercher leur nourriture, les fourmouches "bombinent autour des puanteurs cruelles" (*). Elles stockent leurs aliments dans la fourmouchière commune, mais les gardent jalousement sans en donner aux autres, car, c'est bien connu, la fourmouche n'est pas prêtouche, c'est là son moindre défouche !

(*) cf "Voyelles" d'Arthur Rimbaud

Ze Bath Leurre - zavatarchive 12794 - 6 février 2005

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21 janvier 2006 6 21 /01 /janvier /2006 00:00

Victor Hugo datait souvent ses poèmes. Il en a écrit tellement qu'on en trouve à toutes les dates de l'année :

DERNIERE GERBE

VII - EN MAI


Une sorte de verve étrange, point muette,
Point sourde, éclate et fait du printemps un poëte ;
Tout parle et tout écoute et tout aime à la fois ;
Et l'antre est une bouche et la source une voix ;
L'oiseau regarde ému l'oiselle intimidée,
Et dit : Si je faisais un nid ? c'est une idée !
Comme rêve un songeur le front sur l'oreiller,
La nature se sent en train de travailler,
Bégaie un idéal dans ses noirs dialogues,
Fait des strophes qui sont les chênes, des églogues
Qui sont les amandiers et les lilas en fleur,
Et se laisse railler par un merle siffleur ;
Il lui vient à l'esprit des nouveautés superbes ;
Elle mêle la folle avoine aux grandes herbes ;
Son poëme est la plaine où paissent les troupeaux ;
Savante, elle n'a pas de trêve et de repos
Jusqu'à ce qu'elle accouple et combine et confonde
L'encens et le poison dans la sève profonde ;
De la nuit monstrueuse elle tire le jour ;
Souvent avec la haine elle fait de l'amour ;
Elle a la fièvre et crée ainsi qu'un sombre artiste ;
Tout ce que la broussaille a d'hostile et de triste,
Le buisson hérissé, la steppe, le maquis,
Se condense, ô mystère, en un chef-d'oeuvre exquis
Que l'épine complète et que le ciel arrose ;
Et l'inspiration des ronces, c'est la rose.


Victor Hugo - 21 janvier 1877

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20 janvier 2006 5 20 /01 /janvier /2006 20:13

LE TELQUEL A POIL RAS
le telquel à poil ras est une espèce de chien policier brut de décoffrage. Affirmatif !

.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.+.

LA BOMB-X DU COCOTIER
la bomb-x du cocotier est un insecte nocturne qui papillonne et butine sous les lampes stroboscopiques des lieux branchés. On la retrouve généralement au petit matin, pelage taché, couleurs dégoulinantes, encore agitée de soubresauts à l'arrière des voitures. Une espèce particulièrement virulente s'attaque aux touristes l'été sur la Côte
d'Azur.

Ze Bath Leurre - zavatarchive 12684 - 2 février 2005

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20 janvier 2006 5 20 /01 /janvier /2006 12:12
On ne dit pas  "Un endroit propice"
Mais  "une vespasienne"
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20 janvier 2006 5 20 /01 /janvier /2006 09:52
On ne dit pas "Les téléphones sans fil"
Mais "Les cellulaires copulent"
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