De : kleber1000
Date : Jeudi 22, Novembre 2001 7:04
Objet : En fin de conte.
La belle au bois dormait...
Et ils se marièrent
Eurent beaucoup d'enfants
Ensemble demeurèrent
Dans un château troublant.
Entre les quatre murs
Qui formaient son enceinte
S'élevait un son pur
Vibrant comme une plainte.
Promenant son tourment
En coulant dans les veines
De sa voix empêchant
Les rêves de la reine.
Et Aurore éveillée
Épuisée affaiblie
Demeurait alitée
Habitée par ces cris.
On fit venir autour
De la couche royale
Les devins de la cour
Qui jaugèrent ce mal.
Les enfants éloignés
De maman souveraine
Jouaient dans le secret
Le silence et la peine
Un jour le plus petit
Se glissa cependant
Dans les draps froids du lit
De sa mère souffrant.
La plainte qui souffla
Aux petites oreilles
De l'enfant lui narra
La cause de l'éveil.
Elle lui raconta
Qu'en un temps reculé
Le bel amour d'un roi
A brisé son effet.
Par un trop doux baiser
Et un désir trop fort
Le prince a supprimé
Le sommeil en Aurore.
Depuis inachevé
Ce beau rêve surgit
Dans les couloirs hantés
Du château assombri.
Moralité :
Même si on est roi
Amoureux de surcroît
Il ne faut pas léser
De ses rêves Morphée.
Bisous
Michèle
Les hommes qui se disent couverts d'amis me font peur, je crains toujours
qu'ils ne veuillent ajouter mon nom à leur liste.
(Les plaisirs de la mélancolie, p.26, Éd. Boréal, 1994)