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12 janvier 2006 4 12 /01 /janvier /2006 00:00

Victor Hugo datait souvent ses poèmes. Il en a écrit tellement qu'on en trouve à toutes les dates de l'année :

LA LEGENDE DES SIECLES

XIX - WELF, CASTELLAN D'OSBOR

LE POËTE, A WELF


Tu fus grand, c'est pourquoi l'on t'outrage. Sois triste,
Et pardonne. La foule ingrate et vaine existe,
Elle livre quiconque est par le sort livré,
Et raille d'autant plus qu'elle a plus admiré.
Que ton souvenir reste à la sombre vallée,
Qu'on entende pleurer la source inconsolée,
Que l'humble oiseau t'appelle et te mêle à son chant,
Et que le grand oeil bleu des biches te cherchant
Se mouille, et soit rempli de lueurs effarées.
Si la mer prononçait des noms dans ses marées,
O vieillard, ce serait des noms comme le tien.
Tu fus l'ami, l'appui, le tuteur, le soutien
En haut, de l'arbre immense, en bas, du frêle arbuste ;
Un jour les voyageurs sur ton rocher robuste
Monteront, et, penchés, tâcheront de te voir,
Vaincu superbe, au fond du précipice noir,
Et leurs yeux chercheront ton fantôme sublime
Sous l'entrecroisement des branches dans l'abîme.


Victor Hugo - 12 janvier 1877

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