11 juillet 2006
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Voici un poème que Victor Hugo a écrit un 11 juillet :
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LES CHANSONS DES RUES ET DES BOIS
RELIQUAT
N'ayant ni bois ni coteaux,
Mais fort ours, vu mon grand âge,
J'ai loué chez Fricoteaux
Un antre au sixième étage.
L'autre jour, sur mon carré,
Une porte était tout contre ;
J'y vis ce reflet doré
Que du doigt l'amour nous montre.
Je crois que je me trompai
De porte, un dieu nous fascine,
J'entrai sans avoir frappé
Dans une grotte voisine.
Marthe était sur son chevet,
Et, charme irrémédiable !
Sur ses cheveux d'ange avait
Une coiffure de diable.
Cheveux d'or ! quels dénouements
Et quels transports on suppose
Dans vos désordres charmants,
Quand il s'y mêle une rose !
L'oiseau court vers les rameaux,
Son pied chercha sa pantoufle ;
Moi, j'ai dit un de ces mots
Bêtes, que l'amour nous souffle.
Nous nous sommes regardés ;
J'ai fui, l'âme illuminée...
Oh ! je sens rouler les dés
De l'obscure destinée
Victor Hugo - 11 juillet 1859
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LES CHANSONS DES RUES ET DES BOIS
RELIQUAT
N'ayant ni bois ni coteaux,
Mais fort ours, vu mon grand âge,
J'ai loué chez Fricoteaux
Un antre au sixième étage.
L'autre jour, sur mon carré,
Une porte était tout contre ;
J'y vis ce reflet doré
Que du doigt l'amour nous montre.
Je crois que je me trompai
De porte, un dieu nous fascine,
J'entrai sans avoir frappé
Dans une grotte voisine.
Marthe était sur son chevet,
Et, charme irrémédiable !
Sur ses cheveux d'ange avait
Une coiffure de diable.
Cheveux d'or ! quels dénouements
Et quels transports on suppose
Dans vos désordres charmants,
Quand il s'y mêle une rose !
L'oiseau court vers les rameaux,
Son pied chercha sa pantoufle ;
Moi, j'ai dit un de ces mots
Bêtes, que l'amour nous souffle.
Nous nous sommes regardés ;
J'ai fui, l'âme illuminée...
Oh ! je sens rouler les dés
De l'obscure destinée
Victor Hugo - 11 juillet 1859