18 juillet 2006
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Voici un poème que Victor Hugo a écrit un 18 juillet :
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LES QUATRE VENTS DE L'ESPRIT
III - LE LIVRE LYRIQUE
XXXVII - EXIL
Si je pouvais voir, ô patrie,
Tes amandiers et tes lilas,
Et fouler ton herbe fleurie,
Hélas !
Si je pouvais, -- mais ô mon père,
Ô ma mère, je ne peux pas, --
Prendre pour chevet votre pierre,
Hélas !
Dans le froid cercueil qui vous gêne,
Si je pouvais vous parler bas,
Mon frère Abel, mon frère Eugène,
Hélas !
Si je pouvais, ô ma colombe,
Et toi, mère, qui t'envolas,
M'agenouiller sur votre tombe,
Hélas !
Oh ! vers l'étoile solitaire,
Comme je lèverais les bras !
Comme je baiserais la terre,
Hélas !
Loin de vous, ô morts que je pleure,
Des flots noirs j'écoute le glas ;
Je voudrais fuir mais je demeure,
Hélas !
Pourtant le sort, caché dans l'ombre,
Se trompe si, comptant mes pas,
Il croit que le vieux marcheur sombre
Est las.
Victor Hugo - 18 juillet 1870
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LES QUATRE VENTS DE L'ESPRIT
III - LE LIVRE LYRIQUE
XXXVII - EXIL
Si je pouvais voir, ô patrie,
Tes amandiers et tes lilas,
Et fouler ton herbe fleurie,
Hélas !
Si je pouvais, -- mais ô mon père,
Ô ma mère, je ne peux pas, --
Prendre pour chevet votre pierre,
Hélas !
Dans le froid cercueil qui vous gêne,
Si je pouvais vous parler bas,
Mon frère Abel, mon frère Eugène,
Hélas !
Si je pouvais, ô ma colombe,
Et toi, mère, qui t'envolas,
M'agenouiller sur votre tombe,
Hélas !
Oh ! vers l'étoile solitaire,
Comme je lèverais les bras !
Comme je baiserais la terre,
Hélas !
Loin de vous, ô morts que je pleure,
Des flots noirs j'écoute le glas ;
Je voudrais fuir mais je demeure,
Hélas !
Pourtant le sort, caché dans l'ombre,
Se trompe si, comptant mes pas,
Il croit que le vieux marcheur sombre
Est las.
Victor Hugo - 18 juillet 1870