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15 juillet 2002 1 15 /07 /juillet /2002 08:01

   Date : Mon, 15 Jul 2002 09:01      

     De : Ze Bath Leurre
  Objet : et si...


Et si, finalement, tout cela n'était que du vent, que du bruit et de l'agitation pour rendre quelquefois presque supportables les tourments qui me brisent un peu plus à chaque fois, quand je reprends l'unique poème qui me coûte mais que je n'arrive jamais à composer depuis tant d'années...

... j'y ajoute encore deux strophes aujourd'hui... même si je ne sais toujours pas comment les agencer...

Il m'a fallu sept ans pour venir sur ta tombe ;
Sept années de refus, de doutes, de silences,
Pour peut-être accepter l'inacceptable absence.
Il m'a fallu ce temps pour me remettre au monde.

Quand je suis arrivé dans l'humble cimetière,
Un vent léger d'avril hantait les arbres nus ;
Je croyais pénétrer en des lieux inconnus,
Pourtant, mes pas savaient le chemin de ta pierre.

Alors j'ai tout revu : les regards de mes frères
Que j'avais oubliés depuis nos jeux d'enfants,
Mes soeurs comme noyées dans le flot des vivants,
La digne retenue des larmes de ma mère.

...

Je suis là, ce matin. Le granit nous sépare.
Je ne peux m'empêcher de toucher ton tombeau ;
J'entends bruisser le vent ; comme cet arbre est beau !
Je sais que tu es là, attentif, quelque part.

...

Quand tu m'as accueilli dans ma vie toute neuve,
Avec ta jeune épouse, il y a si peu de temps,
J'étais loin de penser qu'un beau jour de printemps,
Il me faudrait te suivre en soutenant ta veuve.

...

Je n'oublierai jamais ce matin solennel.
J'accueillais dans ce monde, ému, mon petit gars,
Fier d'être de nouveau père, et toi grand-papa,
Et toi, tu le quittais pour le vide éternel.

...

Ce qui me trouble encor, c'est que je n'ai pas pu
Te dire ce soir-là, la veille de ton jour,
Combien mon coeur battait pour toi de mots d'amour,
Même si mon coeur dit que toujours tu l'as su.

...

Quand du clocher voisin j'entendis sonner l'heure,
J'ai quitté ton lopin, l'esprit un peu moins sourd,
Mais restant dans le siècle et le coeur bien trop lourd
De te savoir là-bas si seul en ta demeure.


Ze Bath Leurre
> qu'ai-je fait du pot au rose !

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