Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 septembre 2010 6 04 /09 /septembre /2010 09:35

Je l’avoue, je regarde souvent le Gand Journal sur Canal+. Le succès de ce journal tient à une recette bien connue : un mix de tous les genres d’émission étalé sur environ une heure et demie. Je n’ai pas fait le calcul, mais il doit y avoir au moins une demi-heure consacrée à la pub et aux multiples diffusions du générique diffusées après chaque tunnel de pub mais bon, je profite de ces moments pour régler en liquide mes problèmes de prostate.

On y voit donc des artistes de tout poil vendre leur soupe : comédiens, metteurs en scène, chanteurs, écrivains, des sportifs et des personnalités  faisant l’actualité du moment, et le vendredi, plusieurs journalistes venant deviser également sur ladite actualité.

La nouveauté de cette rentrée, c’est qu’à ses journaleux on a adjoint un comique de service, en l’occurrence Thoma N’gijol qui intervenait déjà dans cette émission il y a quelques années, mais sans les journaleux. Il était d’ailleurs assez drôle et a dû m’arracher quelques sourires dont mes zygomatiques sont encore reconnaissants.

C’était la première fois que l’émission proposait cet attelage tutti frutti et, si j’ai bien compris ce que j’ai vu, le rôle de Thomas (on n’est pas intime mais l’orthographe de son patronyme me pose des problèmes) était d’intervenir pour détendre l’ambiance, voire de faire rire en plaçant au bon moment la répartie qui déchire grave l’atmosphère.

C’est affligeant : non pas que ce mélange me choque, mais parce qu’il prend les téléspectateurs pour des cons, incapables de suivre sérieusement une information, un dialogue sérieux pendant plus d’une minute. Il faut ratisser large  pour assurer l’audimat, quitte à proposer un gloubiboulga de plus en plus indigeste. De fait, cette émission fait un tabac depuis plusieurs années.

Initialement, il existait des émissions de variétés et des émissions politiques. Des gus comme Drucker ont commencé à mélanger les genres dans une émission de divertissement. Maintenant,  l’amalgame devient plus intime et dans une séquence réputée sérieuse, on invite le clown de service à intervenir. Et le public d’applaudir… Il applaudit qui ? Le clown ou l’opinion du journaliste politique ?

Est-ce le stade ultime de la politique spectacle ? Je ne sais pas… Si au moins les hommes politiques  et les journalistes avaient le courage de faire eux-mêmes les gugus. D’accord, certains y arrivent très bien sans aide…

J’ai bien peur que ce nivellement par le bas soit loin de son terme, compte tenu des immenses possibilités permises par le mélange des genres et la recherche perpétuelle de « concept » nouveau, destinée à abrutir encore plus les téléspectateurs, si toutefois c’est encore possible.

Michel Tournon

Partager cet article
Repost0

commentaires

P
<br /> <br /> Comme le disait si joliment une jolie blonde: "Débranche!"<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre